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  • Passionné d'auto, mon blog souhaite refaire la lumière avec intérêt sur des modèles oubliés ou méconnus de la production automobile. Un clin d'œil sur des véhicules boudés voir presque inconnus sur le web. Le copié collé n'a ici pas sa place !
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10 mars 2014

LANCIA THEMA 8.32 / 1986-1992

En 1986, Lancia présente sa version premium haute performances issue de sa familiale Thema. Jusqu'alors le haut de gamme était symbolisé par la "6V" (déjà présentée dans mon blog) ou par la bouillonnante "Turbo ie". La 6V équipée du V6 PRV et la Turbo ie par un 4 cylindres 2.0 litres turbo.

Sous sa robe de paisible routière, Lancia a réussit à convaincre non sans mal le "Dieu" Enzo Ferrari lui même d'implanter un V8 du cheval cabré sous le capot d'une "vulgaire" Lancia. La marque italienne est alors  la seule a pouvoir prétendre être présente sur le marché des berlines hautes performances qui se développe avec Mercedes et BMW qui sont déjà présents sur le créneau mais où Audi annonce au dessus de sa gamme 200 Turbo, une "300" à moteurs V8 de 3.2 litres er 3.6 litres. On sait que finalement qu'elle se nommera "V8" tout court avec un 3.6 litres. La France "prépare" également ces armes....la R25 V6 turbo en tête.

Pourtant entre la présentation officielle (avril 1986) et les livraisons il s'est passé de très long mois. La presse française par exemple ne parvient à essayer la 8.32 qu'en juillet 1987  et un seul exemplaire est disponible chez l'importateur français !! Les journalistes sont donc sur liste d'attente...Seules 280 "8.32" ont été livrées au 15 juin 1986 et uniquement pour l'Italie. Les exportations n'ont pas encore débutées. Toutefois deux exceptions pour des grands de ce monde : une à Monaco et une en Suisse. Ceux qui ont passé commande attendent longuement !!  (Alain Delon y compris). 

La mise au point de la voiture s'est faite dans la douleur tant chez Lancia que chez Ferrari. D'ailleurs il ne s'agit pas d'une Lancia Ferrari mais d'une Lancia 8.32 ! Subtile nuance qui en dit long sur les rapports  entre les deux marques italiennes. D'ailleurs le nom commercial ne fait pas vraiment rêver : 8.32 c'est 8 pour V8 et 32 pour 32 soupapes. On aurait pu quand même forcer le talent au marketing !

Techniquement le V8 Ferrari de l'époque disponible était le 3.2 litres de la 328 GTB. Avec ces 270cv il était trop puissant ( même s'il n'était pas question de mettre sous le capot d'une berline la puissance identique à la voiture de sport...question d'image). De plus la Thema était une traction (des projets de transmission intégrale étaient toutefois dans dans les cartons mais ne verront jamais le jour). Fabriqué à Maranello, la mise au point du moteur est faite chez Lancia lors du montage de la Thema dans l'atelier très particulier de San Paolo (spécialisé dans l'homologation des moteurs des groupes C (piste) et groupes B (rallye)).

Le V8 choisit est finalement l'ancien 3.0 litres de la 308 GTB complètement remanié afin qu'il rentre sous le capot et que le train avant supporte sa puissance et son couple. Ainsi la puissance passe de 240 cv ( sur la 308 ou la Mondial) à 215 cv seulement pourrait on dire. Certe c'est plus qu'un R25 V6 Turbo avec 182 cv mais c'est bien loin d'une des redoutables concurrentes alemande avec par exemple la BMW M5 et ces 286 cv !

La boîte de vitesse de la "Turbo ie"est remaniée également afin de laisser le moteur s'exprimer et prendre plus de 7000 tr/min.

Mais une Lancia est toujours livrée dans un bel écrin. Des efforts particuliers sont portés par exemple sur : les teintes carrosseries, le cuir,les sièges chauffants à réglages électriques, le tableau de bord recouvert de loupe de noyer, les jantes alu 5 branches spécifiques façon Ferrari, la calandre identifiable au premier coup d'oeil, la double sortie d'échappement. Le nec plus ultra est l'aileron rétractable commandé depuis la planche de bord qui a une cinématique impressionnante qui le rend invisible rentré et qui donne une ligne sportive à la voiture une fois déployé.

Outre sa sonorité grisante, les performances de la 8.32 se caratérisent plus par sa rondeur et son élasticité que par ces chronos purs et durs. Il faut direaussi que les freins ont fort à faire pour stopper les 1.4t et que la suspension de la première génération est typée fort logiquement "confort" afin de coller avec l'image de la gamme. Pour remédier à cela une suspension gérée électroniquement sera proposée plus tard afin de pouvoir exploiter autant que possible le V8 situé à l'avant avec une suspension en mode "sport" (ferme) . Là aussi la mise au point sera longue et donnera naissance sur une "usine à gaz" à la fiabilité très limite.

Justement la fiabilité est le véritable talon d'achille de la 8.32. Certes les amoureux de l'Italie diront que les soucis et le manque chronique de fiabilité font parti intégrante du charme du sud. Quoi qu'il en soit, le V8 est un moteur de course avec un entretien de course et avec une fiabilité de course. La distribution est celle d'une Ferrari soit tous mes 20 000 kms avec dépose moteur en prime !  Le réseau n'était donc pas à la hauteur pour toutes les interventions mécaniques nécessaires et rares étaient les garages qui étaient formés et/ou voulaient mettre leur nez sous le capot. Aujourd'hui il ne la connaissent même plus pour être certain de ne pas avoir de garantie à assurer. Seul Ferrari et ces tarifs peut intervenir...éventuellement.

Le budget avait également de quoi effrayer ! 304 500 F en novembre 1987 rien que ça ! Moins cher qu'une M5 elle reste une Lancia et l'image de marque n'est pas la même du tout. Quelques options étaient disponibles : l'intérieur cuir à 19 200 F (alcantara d'origine), le toit ouvrant électrique à 4954 F ou encore les fameux sièges chauffants à réglage électrique à 6048 F.

La production annuelle envisagée était de 2000 unité/ans. Elle ne sera jamais atteinte. L'évolution de la 8.32 avec la "phase 2" (1988-1992) lui fit perdre 10 cv et le V8 n'atteint plus que 205 chevaux avec le pôt catalytique.

Le prix de vente catalogue passera alors à de 322 000 F en 03/1988 à 360 000 F en 03/1990 pour atteindre 450 000 F en 08/1991 décourageant ainsi les derniers clients. Il est vrai que l'engagement en rallye de la marque et sa domination grace à la Delta HF 2.0 turbo en groupe A donne un image sportive de Lancia et que l'objectif initial de la 8.32 n'est pas atteint. D'ailleurs en 1992, la Thema 2.0 Turbo 16 de 201cv qui reprend le moteur de la Delta HF ne coûte que 200 000 F au catalogue  soit 2.25 moins cher que la 8.32 !

Au final la production totale atteindra 3520 véhicules ( 2370 phase 1 et  1150 phase 2) dont 207 pour la France. Une série spéciale pour l'Allemagne connaitra un "succès" avec 64 unités  numérotées ! (32 en phase 1 et 32 en phase 2). Une seule 8.32 a été produite en break (SW) pour la famille Agnelli. De couleur gris argent "Nurburgring" intérieur bleu la teinte n'était pas disponible sur la berline.

Côte : 10 000€

Lancia_Thema_1

Thema 8.32 phase 1 (photo internet)

Lancia_Thema_Ferrari_8_32 2

Thema 8.32 phase 2 (photos internet)

thema 3

thema 4

 

L'original aileron amovible qui faisait toujours son petit effet :

Lancia_thema_8_32_spoiler

L'unique break SW construit pour la famille Agnelli :

thema sw 1

thema sw 2

 

photos internet

 

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