MITSUBISHI PAJERO PININ / 1999-2004
Lancé en 1998 au Japon le Mitsubishi IO est une version courte du fameux Pajero (3.73 m contre 4.12m). Fin 1999, Mitsubishi décide de le faire assembler en Europe par Pininfarina et il devient le Pajero Pinin. Pour accompagner cette petite nouveauté il est prévu de le motoriser par un moteur novateur un 1.8 essence de 130cv à injection directe GDI. Le Pajero Pinin est un tout terrain de poche qui reste dans la tradition de la marque puisque c'est un 4x4 permanent même si il est typé propulsion en usage courant.
Avec sa ligne plus compacte,il se veut élégant et correctement équipé : 2 airbags et pack électrique dès le premier niveau de finition. Des packs sont bien sur proposés, un "confort" avec la climatisation et l'abs mais aussi un "sport" qui rajoute les airbags latéraux, les jantes aluminium mais travaille plus le look avec des boucliers ton caisse et des barres de toit.
Côté motorisation, Mitsubishi a du revoir sa puissance à la baisse puisque le 1.8GDI ne développe que 120cv. Malgré son poids raisonnable (1285 kg), le Pajero Pinin consomme officiellement 11.1 litres en ville ! C'est donc sur la route que son appétit restera le plus contenu et que cette nouvelle technologie est la mieux exploitée. Ce moteur 1.8GDI est d'ailleurs aussi monté sur la berline Carisma et celle-ci consomme moins que la version 1.6 forte de 100cv. Donc sur le Pajero d'une réflexion de "c'est mieux que l'autre version" on se dit logiquement "qu'est ce que ça serait avec un moteur classique à injection indirecte" !
Parallèlement, en Asie deux autre versions du Pajero complémentaires au "normal" (4.12m) étaient déjà commercialisées. La plus courte nommée "Mini Pajero" fait 3.29m de long (produit de 1994 à 2012) et la deuxième "Junior Pajero" avec 3.50m (produit de 1995 à 1998). C'est cette deuxième version qui est alors envisagée pour nous. Par contre les versions japonaises sont motorisés par des moteurs de petite cylindrée (1000 et 600cc).
Toutefois conscient qu'une version unique en 3 portes ne peut que freiner son volume de commercialisation, Mitsubishi propose dès 2000 une version 5 portes longue de 4.04 mètres. Cette version est moins fun que le 3 portes sur le plan esthétique mais plus pratique à l'usage.Désireux de proposer une motorisation plus performante, la marque développe une version 2.0 litres essence à injection directe GDI. Cette 2.0GDI de 129cv est commercialisée en novembre 1999 en complément du 1.8GDI de 120cv lancé en octobre 1999. Au delà des 9cv c'est le couple qui passe de 17.7 mkg à 3500tr/min à 19.4 mkg au même régime. Si le Pajero Pinin gagné en souplesse il consomme encore plus. Les finitions évoluent également et reçoivent des vrais noms commerciaux : Adventure, Classic et Elegance. L'équipement reste pourtant limité car il n'est pas possible d'avoir de cuir, de gps, de sièges chauffants électriques ou encore de toit ouvrant en France. Une boîte automatique est également disponible en Europe mais pas chez nous.
Ces équipement sont une chose mais vous aurez bien compris que la diffusion de ce Pajero est limité par le fait de l'absence de moteur diesel dans sa gamme. La marque n'a en effet pas jugé bon d'adapter le 1.9 Diesel Renault pourtant présent dans sa Carisma et son monospace compact le Space Star. Dommage car dans sa version 115cv (moteur retravaillé par Volvo pour sa V40 qui a une plate forme commune avec la Carisma) il aurait eu un couple de 27mkg à 1750 tr/min. De quoi changer quelque peu la donne. Mitsubishi n'a donc pas souhaité associer Pininfarina à une image de véhicule diesel au caractère agricole ce que l'on comprend bien. Et reprendre le bon vieux 2.5TD de 100cv de l'ancien Pajero "normal" (devenu Montero avec la sortie de la nouvelle génération) n'était pas envisageable. Reste le nouveau diesel de 165cv qui fait 3.2 litres qui ne rentre pas sous le capot et qui de toute façon n'est pas adapté à la transmission ou la boîte de vitesse avec son couple important.
En novembre 2001, la marque re-propose le 1.8GDI en complément du 2.0 de 129cv. Catalysé ce 1.8 ne développe plus que 114cv faisant plafonner le Pajero à 155km/h. Ce 1.8GDI remplace l'ancienne version de 120cv arrêtée en mars 2001. Le 2.0 peut pour sa part bénéficier d'un boîte de vitesse avec des rapports courts pour effectuer du "vrai" tout hors piste mais son terrain de prédilection reste.... la ville !
La gamme finira par évoluer et surtout se simplifier en France avec le 1.8 en finition de "base" et le 2.0 en finition "haute" avant son arrêt total pur et simple. Reste à ce Pajero une ligne moins massive que la version originale (surtout en 3 portes) et ces moteurs à injection directe. Cette technologie aux progrets relatifs a connu quelques problèmes de carburation surtout en version catalysée.Mitsubishi sera même suivi quelques temps plus tard dans ce domaine par les français avec le 2.0 litres IDE de Renault et le 2.0HPi de PSA. Nos constructeurs jetterons rapidement l'éponge faute de résultats probants et de ventes significatives.
Compte tenu de sa consommation (9 à 9.5 litres en moyenne) certains propriétaires de Pajero Pinin ont fait adapter le moteur pour le passer en GPL. Évidemment la consommation est supérieure (10.5 litres) de part le pouvoir énergétique inférieur du gaz mais la pollution est moindre (expliqué dans mon blog "Moteurs et carburants"). Enfin la bonbonne réduit encore son mini coffre à la capacité cette fois comparable à celui d'une boîte à gants !
Pour ce qui est de Pininfarina, si ce nom peut faire rêver sur une carrosserie et est reconnaissable au premier coup d'oeil (Ferrari, Peugeot 406 coupé), son rôle de simple assembleur a rapidement fait retomber le soufflet et l'intérêt un peu comme Heuliez chez nous sur les modèles qu'il s'est contenté d'assembler (la BX break Evasion par exemple).
Les tarifs du Pajero Pinin ne lui permettront pas de lutter face au Land Rover Freelander mieux implanter sur le segment et qui lui possède un moteur diesel de loin le plus diffusé : le 2.0Di 97cv d'origine Perkins puis le 2.0TD4 112cv d'origine BMW.
Si la version IO a été produite au Japon entre 1998 et 2007 à 177 132 exemplaires, la version européenne produite donc en Italie ne l'a été qu'à 68 555 exemplaires entre 1999 et 2004. Une troisième production destinée à l'amérique du sud et produite au Brésil à 31 290 exemplaires entre 2002 et 2007 soit en deuxième partie de carrière du modèle.
Tarif au 01/07/2004 :
1.8GDI Classic : 3p : 19 000€ et 5p : 20 200€
2.0GDI Elegance : 3p : 20 200€ et 5p : 22 700€
Valeur de transaction : 4 000€
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