VOLKSWAGEN PASSAT W8 / 2001-2004
Au début des années 2000, Volkswagen tente, dans l'ombre d'Audi; de se construire une image "Premium". Depuis quelques années la marque produit des moteurs avec une architecture compacte spécifique pour tenter de se démarquer. Les Golf V5 ou VR6 en sont les versions les plus connues.
L'objectif ici est de renforcer l'image de la Passat qui reste pour l'heure le vaisseau amiral de la marque. Si en France nous rêvions à l'époque de la version 2.5 V6TDi de 150cv, le haut de gamme essence du modèle était disponible en deux versions : l'étonnant 2.4 V5 de 170cv (extrapolation de la version 150cv lancée sur la Golf) et la 2.8 V6 de 193cv déjà disponible sous le capot d'une Audi. Pour sa Passat, Volkswagen préfère concevoir un moteur exclusif dont l'onctuosité serait le maître mot mais sans tomber dans la facilité en piochant dans les version S4 ou RS4 de l'A4 qui sont équipées de versions turbocompressées du 2.8 V6 et qui atteignent des puissances de 265 et 380cv.
Ainsi c'est sur la base du moteur VR6 développé quelques années plus tôt que la marque décide de concevoir deux moteurs inédits. Le premier avait pour but d' accoupler deux VR6 pour donner un surnaturel W12. Ce moteur sera exploité pour un autre modèle à l'étude : la Phaeton (blog à venir).
Le but de la Passat est de proposer une alternative à l'Audi S4 tant en terme de puissance qu'en terme de tarifs. Si Audi joue la carte sportive, Volkswagen souhaite jouer la carte confort et higthtech. 4 cylindres sont donc supprimés du moteur W12 afin de pouvoir rentrer les 8 qui restent dans le compartiment moteur. de la Passat. La prouesse technique est à saluer car c'est bien au "chausse pied" que le double VR4 est adapté ! Ce bloc est présenté sur une Passat de pré série lors du salon de Genève 2001, puisque la marque pense s'appuyer sur un marché comme la Suisse pour commercialiser son haut de gamme "premium". Si quelques pays européens sont visés (Allemagne , Autriche,...) c'est bien l'amérique de Nord qui est dans le viseur de la marque. Rien n'est trop beau : cuir Nappa, bois, jantes alu 17", phares bi xénon, sièges électriques chauffants,chargeur cd et même les airbags rideaux, une rareté à l'époque. Le prix est également très beau puisque l'on frise les 50 000€ contre 35 000€ à la version 2.8 V6 Carat.
La finition Carat est comme vous le savez la version haute de toutes les gammes Volswagen. Ce terme marketing date des années 80 et n'a, quoi qu'on dise, aucun rapport avec le poids de l'or ! En effet ce terme est né lors de la conception de ce qui deviendra l'Audi "quattro" (le fameux coupé) dont un des noms proposé était Carat pour "Coupé AllRadAntrieb Turbo". Jugé trop compliqué et brutal il a été suivi de "quadro" pour terminer à "quattro" jugé plus doux. On connaît aujourd'hui la destinée et la réputation des deux appellations Carat et Quattro.
Alors pour le W8 il est donc décidé de sortir totalement de cette démarche et elle n'aura pas de finition spécifique histoire de bien l'identifier et marquer les esprits. Visuellement pas facile de distinguer la W8 d'une Passat Carat. Hormis les monogrammes de la calandre ou de la malle, seules les roues de 17" et surtout les 4 sorties d'échappement le permettent.
Techniquement le W8 possède une solide carte de visite. Sa cylindrée de 4.0 litres lui permet d'obtenir la puissance de 275cv pour un couple de 37.7mkg à 2750tr/min. Sa sonorité (pour ceux qui ont réussit à en croiser une) est unique et particulière. Initialement développée en boîte auto à 5 rapports, la W8 sera également disponible en boîte mécanique à 6 rapports quelques mois plus tard. La fameuse transmission 4 Motion est bien sûr adaptée afin d'obtenir une tenue de route irréprochable. Le cocktail est ainsi feutré et explosif. Une version Break, encore plus rare est même au catalogue !
Côté performances, la vision de l'exclusif compteur gradué jusqu'à 300 km/h ne laisse pas planer le doute sur ces prétentions ! Bridée à 250km/h le 0/100 est abattu en 6.8 secondes. Son réservoir porté à 80 litres permet d'avoir une autonomie raisonnable et comparable aux autres modèles malgré sa consommation en ville (20 litres) et même sur route (13/14 litres). L'entretien est comme souvent pour ces modèles spécifiques scrupuleux et honnereux ce qui n'étonnera personne. Seules options disponibles : le GPS Couleur et le toit ouvrant électrique.
Volkswagen pensait immatriculer en France 80 W8 en 2001 et environ 100 en 2002 pour une production annuelle globale de 10 000 exemplaires.
Au final 4931 exemplaires ont été immatriculés aux Etats-Unis et au Canada entre 2002 et 2004 dont 1227 versions breaks. Les boîtes mécaniques n'ont été très logiquement vendues qu'à 424 exemplaires. 248 exemplaires ont été immatriculés en Grande Bretagne. Pour la France il semble que le total ne soit que de quelques unités. Le prix d'achat ainsi que les budgets d'entretiens ou de carburant n'y sont certainement pas étrangers !
A noter que la police du Luxembourg décida de l'utiliser dans sa flotte. Il faut dire qu'elle était déjà habituée aux versions 1.8 Turbo ou V6.
Implanté sur la version dite B5.5 de la Passat (2000 à 2005) le W8 sera abandonné sur la version B6 (2005 à 2010) car il ne rentrait pas dans le compartiment moteur. Un V6 3.0 litres de 300cv issu du 2.8 litres sera alors développé pour devenir la Passat R36.
Valeur de transaction : 7 000€
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