BMW Z8 / 2000-2003

20 septembre 2014

Véritable oeuvre d'art signée du designer Chris Bangle, la BMW Z8 est une réinterprétation de la fameuse BMW 507 de la fin des années 50 en les remettant au goût du jour. Roadster à moteur V8 en position avant, la 507 qui eu une courte carrière ( d'ailleurs très coûteuse pour BMW), qui reste pourtant dans toutes les mémoires. Présentée fin 1999 dans sa version définitive, le Z8 est l'aboutissement du concept car Z07 de 1997. Il se positionne immédiatement à part chez le constructeur, dans la gamme des Z (après le Z1 et le Z3) qui signifie "futur" en allemand (Zukunft). Dessinée aux Etats-Unis, le modèle reste une réussite esthétique loin des modèles très controversés du même designer maison : Chris Bangle a qui on doit les lourdes et très décriées séries 7 ou 5 de la même époque par exemple.

Le Z8 aura même un lancement commercial dont tout le monde se souvient puisque la firme bavaroise avait réussit à la "confier" à l'agent 007 dans "Le monde ne suffit pas" éjectant ainsi de la production les célèbres et historiques Aston Martin revenues d'ailleurs depuis aux affaires dans la saga des films des James Bond suivants.

La ligne extérieure reprend donc celle de son ancêtre mais en y intégrant la technologie hi-tech . Le long capot avec sa grosse calandre de doubles haricots entourent des optiques vitrées fonctionnant au xénon. Les prises d'airs latérales très travaillées avec l'écusson de la marque possèdent des répétiteurs de clignotants à la technologie néon au fonctionnement jugé plus rapide que l'ampoule classique. Les poignées de portes effilées à l'ancienne assurent l'élégance tout comme les rétroviseurs en alu. Les feux arrières au néon sont parfaitement intégrés à la poupe aux formes plutôt aquatiques. L'habitacle est du même acabit. Le style néo rétro reprend des matériaux nobles comme l'aluminium ou le cuir. Le volant à trois branches constitué de fines barrettes en alu intègre un airbag, le bloc compteurs placé au centre du tableau de bord est totalement atypique pour la marque. Levier de vitesse, frein à main, commandes de chauffage, ou de radio sont également en aluminium. Si le revêtement de la planche de bord et de la console centrale se rayent facilement, le cuir est omniprésent. Même le fonctionnement des vitres électriques est spécifique. Comme les rétroviseurs, elles se commandent avec un sélecteur gauche/droite. Les deux arceaux surplombent les sièges baquets en cuir perforé au confort et maintien jugé excellent par les spécialistes. Bref tout est fin, léger, subtil avec un traitement noble et rigoureux jusqu'à la hi-fi Harman Kardon sans parler des pneus runflats très innovants à l'époque. Montée essentiellement à la main, certains habitacles seront même réalisés sur commmande par le département BMW Individual.

Malgré son poids conséquent de 1.6 tonnes, l'aluminium est pourtant massivement utilisé puisque le châssis sous forme d'un cadre treillis autoporteur , les trains roulant et la carrosserie sont en alu ! Plus léger de 150 kg que la M5, la répartition des masses est néanmoins parfaite 50/50 malgré le gros moteur situé à l'avant.

Pour la motorisation, BMW fait donc appel à un V8 comme la 507. Les 150cv d'antant sont remplacés par les 400cv de ce moteur 4.9 litres le même qui anime déjà une référence : la M5. Autant dire que sous ces airs de cabriolet haut de gamme décalé et rétro, les performances sont de tout premier ordre. Bardé d'électronique et avec un couple de 500 Nm à 3800tr/min, le 0 à 100 est franchit en 4.7 secondes et la Z8 est auto-limitée à 250km/h. S'il sait se montrer rageur, le V8 associé à une boîte manuelle à 6 rapports s'apprécie autant à un rythme de sénateur avec son régulateur. La Z8 s'admire cheveux aux vents, elle est vendue d'origine avec une capote semi électrique et un filet anti remouds. Un hard top de la teinte de la carrosserie a été également mis au point suite à la demande de propriétaires.

Commercialisée contre 125 000€, la production était initialement prévue pour 5000 exemplaires. Succès aidant, ce sont finalement 5703 Z8 qui furent assemblés. Assez pour satisfaire bon nombre d'amateurs et assez peu pour la placer dès sa sortie dans les collectors avec une côte actuelle d'environ de 120 000€ ! Seuls 49 exemplaires ont été à l'époque immatriculés en France. Difficile d'établir leur nombre aujourd'hui car les transactions intra européennes sont régulières du fait de leur nombre limité à 3160 exemplaires lors de la commercialisation. En effet la Z8 était un véhicule destiné à l'amérique du Nord qui absorba une bonne partie du petit volume avec 2543 exemplaires. Le préparateur Alpina adapta d'ailleurs en 1992 une version en boîte automatique Steptronic remplaçant le V8 4.9 litres de la M5 par un V8 3.8 litres retravaillé par Alpina de 375cv avec un couple de 519Nm déjà implanté sous le capot de l'Alpina B10. Sous le nom non plus de BMW Z8 mais d'Alpina Roadster V8, la vitesse maxi a été curieusement limitée à 259 km/h. Cette série très spéciale prévue initialement pour 333 unités a été produites à 555 exemplaires. 450 ont été exportés aux Etats-Unis car la demande d'adaptation venait de là bas et vendu par le réseau BMW (une première pour Alpina qui devait jusque là assurer des exportations à titres isolées). Huit Alpina ont été exportées vers le Royaume Uni.

Pour ce qui est de la BMW 507 produite à seulement 254 exemplaires entre 1955 et 1959, notez que le modèle 1957 achetée par Elvis Presley en 1958 alors qu'il effectuait son service militaire en Allemagne vient d'être retrouvée, authentifiée, exposée cet été chez BMW avant de partir à présent à la restauration pour retrouver son état et teinte d'origine. Blanche à l'origine, le king l'avait fait repeindre en rouge afin de masquer les traces de rouge à lèvre laissés par les fans féminines.

Valeur de transaction : de 120 000 à 150 000€ pour la BMW et + 200 000€ pour la version Alpina.