BRABUS 600 SEL 6.9 / 1992-1993
Après Alpina, petit clin d'oeil sur un autre grand préparateur Allemand : Brabus.
Brabus n'est connu chez nous qu'à travers la marque Smart. Préparateur réputé en Allemagne, il est spécialisé, comme AMG, sur les transformations des Mercedes. En 2005, Daimler-Benz a profité de l'absorbtion complète d'AMG pour développer une gamme et une branche sport autour de ces différents modèles surmontés de l'étoile. On en mesure aujourd'hui toute l'ampleur et la portée puisque les modèles dits AMG sont directement au catalogue du constructeur et diffusés par son très vaste réseau. Le groupe Allemand propriétaire également de Smart (devenu pour l'occasion MCC) s'est tourné vers le sulfureux Brabus qui a accepté de booster les petites voitures.
Comme AMG, comme Alpina, Brabus est né d'une certaine frustration des performances de leur marque de référence, performances qui étaient à leurs yeux très insuffisantes. Ce transformateur est donc né en 1977 de la volonté de deux hommes qui ont souhaité revisiter à leur façon la gamme des Mercedes. Brabus est donc un nom qui sent bon la poudre et surtout le condensé de leurs deux noms : Klaus Brackman et Bodo Buschmann. Au fil des années leur réputation a été faite au point de devenir constructeur et de pouvoir mettre leur logo en lieu et place de l'étoile Mercedes. Dans leur production, certains modèles ont marqué les esprits souvent d'ailleurs par leur démesure.
Nous sommes en 1991 lorsque Mercedes présente son vaisseau amiral basé sur la nouvelle caisse nommée en interne W140. Ce vaisseau est en fait un paquebot comparé à celle qu'elle remplace au point d'avoir des petites antennes qui sortent aux angles de ces ailes arrières lors du passage de la marche arrière. La voiture est massive, souvent comparée à un tank, très massive même au point d'inquieter la clientèle du segment. Une gamme est présentée en essence et même en diesel qui représentera à l'époque un bouleversement de la tradition (avec les versions de 150 puis de 177cv). La voiture est disponible comme les précédentes générations en version courte ou longue (L). L'ancien haut de gamme V8 nommé 560SEL a laissé la place à un V12 de 6.0 litres pour la version 600 SEL. Le V12 dispose d'une puissance confortable établit à 408cv (avant de redescendre à 394cv pour la version munie d'un catalyseur prévu pour la norme Euro 1 de 1993). Le confort est évidemment de première classe et colle parfaitement au segment visé. Le prix de vente fait un bon sensible par rapport à celle qu'elle remplace : 818 000 F contre 614 000 F pour le 560SEL de 299cv. Mercedes souhaite par là se situer bien au dessus de son rival historique BMW qui propose lui aussi une limousine à moteur V12, la 750iL forte de 300cv seulement mais à 618 000 F, la 600 SEL devient vite la berline adoptée par tous les dirigeants et autres ministres Allemands.
Dès sa sortie Brabus met son nez sous le capot afin de proposer une version re-visitée et forcément plus sportive. Comme à son habitude, il va tout faire pour trouver des chevaux et du couple. Remplacement du vilebrequin et des pistons par des versions forgées à la course plus longue, bielles polies, soupapes, ressorts et arbre à cames spécifiques. Résultat la cylindrée passe de 5987 cm3 à 6871cm3 et la puissance de 408cv à 509cv pour 5400 tr/min ! Le couple est alors gargantuesque puisqu'il atteint 705 Nm à 3700 tr/min un chiffre rare à l'époque. La boîte de vitesse automatique à 4 rapports d'origine est conservée et modifiable à souhait selon les volontés du client en fonction du but recherché : reprises/ accélérations ou vitesse de pointe. En fonction de cela, et moyennant suffisamment de longueur pour prendre de la vitesse la voiture atteint de 281 à 304 km/h. Dans les deux cas la poussée vous colle au fond du siège avant l'intervention du rupteur à 6200 tr/min. Le 0-100 km/h est franchit en 5.7 secondes et le 1000 mètres départ arrêté en 24.8 secondes. Les chiffres bruts sont alors supérieurs en puissance et en couple au V12 5.7 litres disponible chez...Lamborghini mais là avec un poids qui accuse pratiquement 2.3 tonnes à vide !. Avec une telle carte de visite, Brabus souhaite faite passer la "S" de la catégorie "première classe" des trains à celle des jet privés.
Pourtant à si haute vitesse et alors que la 600 SEL d'origine s'est coupée électroniquement à 250 km/h, la Brabus poursuit son ascension le tout avec le confort d'origine et les qualités routières identiques. Beau tour de force ! La sonorité rauque et les bruits d'air trahissant l'aérodynamisme massif qui envahissent l'habitacle. L'assiette a bien sur été abaissée, la suspension raffermie et les freins d'origine sont ventilés avec des disques de 320 mm à l'avant et 300 mm à l'arrière. Les pneumatiques sont également développés en exclusivité sur des jantes au design maison mais en conservant le look des Mercedes d'origine. Toutefois elles passent de 16 à 19 '' avec des 255/40 pour les quatre roues. Son terrain de jeu est logiquement, comme toutes les S d'ailleurs, l'autoroute en version illimitée afin de voyager tel un tgv avec le confort premium.
Cette version Brabus ne fut commercialisée qu'à dev rares d'exemplaires et aucun chiffres réels ont été diffusés. Il est donc difficile de mettre la main sur l'un d'eux. Une valeur de transaction fiable est donc inconnue.
Aujourd'hui Brabus possède une gamme complète mais n'est toujours pas importée en France mis à part un ou deux concessionnaires à titre isolés. Pour en voir il n'a a que 2 solutions : le Mondial de l'Auto (si la marque expose) et la chance du touriste dans la rue. En Allemagne, Brabus est plus actif mais peine à exister face au rouleau compresseur qu'est devenu AMG qui, grâce à Mercedes, a positionné la barre très très haut. Certes, Brabus prend à présent pour base les AMG (et non plus les version Mercedes pures) pour les modifier et les survitaminer, mais en fait la marque n'est régulièrement à la une de l'information qu'à travers ces diverses transformations du fameux 4x4 dérivé du Classe G dernièrement présenté en version G800 de ... 800cv, le tout après avoir présenté il y a quelques mois une version 6x6 de 700cv ! Par contre, la Brabus 850 de 850cv dérivée de la S63 AMG présentée au dernier salon de Francfort reste méconnue voir inconnue du grand ou petit public. Toutefois Brabus c'est aussi des préparations du monospace Classe V 250CDi qui outre une présentation extérieure et intérieure à la carte (photos) propose une puissance de 235cv contre 190 à l'origine. Pour ce qui est de la Smart, elle passe à 118cv, mais Brabus réalise également de la préparation esthétiques de jets privés et propose à présent de modifications visuelles sur la Tesla Model S histoire d'être présent sur le créneau du zéro émission et de faire chuter sa moyenne générale de CO2 conformément à la réglementation européenne. enfin Brabus a ouvert une branche "Classique" visant à restaurer et remettre à neuf les modèles anciens (photo).
Certaines Brabus n'ont que la préparation extérieure ou intérieure mais sans celle du moteur :
Le V12 préparé :
La planche de bord très (trop ?) proche de la version de série (ici une 600 CL Brabus) :
Les jantes au design Mercedes :
Les fameuses antennes de gabarit rétractables qui sortaient sur les angles des ailes arrières lors du passage de la marche arrière :
Le fameux Classe G de 800cv de Brabus :
La version 6x6 :
La Smart comme on peut la trouver en France :
La Tesla "bonne conscience" :
L'une des réalisations de la branche "Classique" vouée à la restauration. Ici la 600 Pulmann :
Une version du Sprinter digne d'un Motorhome de Formule 1 :
Un intérieur de berline revisité et disponible au catalogue :
photos internet