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  • Passionné d'auto, mon blog souhaite refaire la lumière avec intérêt sur des modèles oubliés ou méconnus de la production automobile. Un clin d'œil sur des véhicules boudés voir presque inconnus sur le web. Le copié collé n'a ici pas sa place !
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29 mars 2016

RENAULT KANGOO BE BOP / 2009-2011

Curieux mélange des genres ce Kangoo Be Bop ! C'est en juin 2008, en pleine mode déjà bien lancée du Ludospace que Renault, leader du petit fourgon utilitaire,propose à la vente professionnelle une version raccourcie de son best seller des fourgonnettes. Avec un châssis amputé de 34 centimètres, la marque au losange propose alors uniquement dans son catalogue utilitaires une version dénommée Compact ou L0 c'est selon. L'objectif est de fournir un Kangoo version poche idéal pour les petits artisans en ville. Avec son format passe partout, les premiers volumes de vente ne sont toutefois pas extraordinaires. Avant même de s'interroger sur les causes de l'absence d'engouement, le bureau d'étude décide de le prendre pour base et d'en décliner une version tourisme pour le grand public histoire de proposer un Ludospace ...coupé. Sans réel cahier des charges à ce moment là, il souhaite faire la part belle à l'espace et la luminosité dans la lignée de la politique "monospace" de l'époque en exploitant au mieux son atout de volume grâce à sa hauteur de 1.83m. Présenté sous forme de concept (photo), l'étude sera étonnamment validée pour aller plus loin dans le développement, au point finalement de ...l'industrialiser !

Son nom rappellera quelque chose aux parisiens intra-muros des années 90 : Be bop. Et oui pour les simples "provinciaux" (dont heureusement à présent je fais parti) cela n'évoque rien ou pas grand chose. Pour le parigot c'était alors le top de la téléphonie mobile. Un système sans fil ni batterie (nous étions à l'air du "radio com 2000" sous forme de valise lestée par quelques kilos de batteries) avec des relais indiqués sur des poteaux électriques ou télécom du fait de la médiocrité de la couverture de réseau. Bref Be bop était le premier système de téléphonie mobile à tenir dans la main juste avant l'essor de la téléphonie comme nous la connaissons aujourd'hui. Il a duré quelques temps, a rapidement été un échec commercial avant de disparaître définitivement sans fleurs ni couronnes.

Quel rapport avec ce Kangoo me direz vous ? Le nom (pré-destiné?) suivi de l'échec et de la disparition sans bruits...

Ce Kangoo atypique se veut convivial et bien à part. Court, il peut accueillir 2 personnes à l'avant (comme le Kangoo d'origine) mais seulement 2 à l'arrière. En effet, l'idée étant de proposer un soupçon d'illusion de sensation de volume, la banquette arrière 1/3, 2/3 de la version du Kangoo tourisme a été troquée par 2 sièges de...Scenic ! Objectivement on est assez bien installé....pour 1 enfant. Oui en effet, Renault a suivi le bureau d'étude dans son approche car si le court plancher du Kangoo Compact est plat, celui du Be Bop est surélevé sur sa partie arrière pour positionner les sièges. Moralité, les sièges rabattus ou enlevés (comme sur un Scenic) le plancher déjà court n'est pas plat et donc pas pratique à charger. Le reste de l'habitacle se veut assez chaleureux sans véritablement pouvoir cacher ces origines utilitaires. Les coloris utilisés étaient volontairement enjoués à sa commercialisation avec par exemple une planche de bord du coloris d'une partie du tissus des sièges :bleue. Hélas, cette coiffe de planche de bord également disponible en teinte dit "carbone"fait perdre au modèle le peu de superbe qu'il avait. C'est pour celà que les versions mises à la disposition de la presse pour le lancement étaient logiquement toutes bleues (et toutes options mais c'est de bonne guerre).  Les blocs compteurs bi colores donnent également un certain effet. D'ailleurs la carrosserie reprend volontairement cette approche bicolore. En effet le capot, la calandre et le bandeau du hayon arrière sont gris clair alors que le reste de la carrosserie est proposée en noir métal, blanc, ou orange métal (certainement la teinte la plus appropriée si l'on veut préserver l'idée originale). Le problème est que le quidam reste aujourd'hui persuadé, lorsqu'il a la chance d'en voir un, que le véhicule a eu un choc avant et que le capot a été récupéré à la casse ! On mesure là le fossé entre un concept car exposé au quidam qui va le trouver sympa et ce même modèle commercialisé que ce même quidam croira rafistolé !

Côté luminosité, Renault a exploité les larges surfaces vitrées de la version utilitaire en rajoutant des vitres sur les ailes arrières à l'origine tôlées. Mais pour donner encore plus de clarté à l'habitacle, la marque s'est attaquée au pavillon et à la porte arrière. Au dessus des places avants, deux demies vitres entrouvelables,sur le "milieu" une vitre fixe de la largeur du pavillon et sur la partie arrière une autre vitre prise dans le haut du hayon articulé(photo). Oui articulé puisque toute cette partie (de la longueur du coffre) peut se soulever et se pousser vers l'avant permettant aux passagers arrières de voyager cheveux aux vents. Prouesse technique à l'époque et pièce la plus difficile a trouver aujourd'hui avec la porte arrière. En effet le volet arrière est la dernière particularité de la voiture. Contrairement à ce qui existe sur la gamme Kangoo (2 portes arrières ou hayon relevable), il s'agit ici d'une porte qui s'ouvre (comme sur un Toyota Rav 4 ou Land Rover Freelander par exemple). Il possède une vitre électrique entièrement rétractable et pour l'ouvrir il ne faut pas moins de 1.30 m de débattement (pas facile en ville). Pourtant cette troisième porte est importante puisqu'uil s'agit de celle souvent utilisée pour atteindre les places arrières. En effet en passant par l'avant, on est confronté à des sièges utilitaires dont le dossier se rabat mais sans pouvoir coulisser avec mémoire (comme sur un coupé digne de ce nom). Dernier détail, si Renault a conservé l'idée originale de luminosité, la protection contre le soleil a été quelque peu oubliée. Ainsi toutes les surfaces vitrées du pavillon (soit + de 80%) sont démunies de stores ! Casquette et crème solaire sont donc indispensables !!

Son concept original, la marque au losange a souhaité l'inscrire tant soit peu en haut de gamme contrainte et forcée en fait. Ainsi l'équipement n'oublie rien d'essentiel tant sur le plan du confort que de la sécurité. ABS, ESP, air conditionné, 4 airbags, radio cd, jantes alu, détecteur de pluie, allumage automatique des feux ou encore ordinateur de bord, on a de série une grosse partie des options de la gamme Kangoo d'alors. A cela, la marque a rajoutée quelques options comme le GPS couleur, le régulateur de vitesse, le kit main libre, le radar de recul ou la climatisation régulée. Passé l'équipement, il fallait y associer les motorisations hautes. Si le 1.5DCi de 105 chevaux a été le plus diffusé, le 1.6 16v de 110cv était également disponible. Entre les deux moteurs, il n'y avait pas photo. Le moteur diesel était bien relayé par sa boîte 6 vitesses lui donnant une certaine souplesse d'utilisation. Le 1.6 litres essence certes plus puissant était beaucoup plus asthmatique et encore plus glouton. En effet le talon d'achille de ce produit est bel et bien sa consommation. Le ronronnement du bloc diesel n'empêche pas d'atteindre des chiffres de consommation qui étaient déjà à l'époque jugés gargantuesques : Si on est sur du à peine 5 litres à 70, les 10 litres en ville et sur autoroutes sont sans problèmes à portée , la moyenne générale ayant été mesurée à 8.2 litres/100 kms. Pour ce qui est de la vitesse de pointe, elle reste anecdotique car utilitaire à la base, elle est de 168 km/h. Jugé frugal sur d'autres modèles de la marque, le 1.5DCi 105 est ici rattrapé par les origines utilitaires du produit à l'aérodynamisme relatif et bien secondaire.

Enfin la marque n'a pas oubliée de positionner son Kangoo dans le haut du panier : 17 800€ hors options, la barre était haute et même trop haute et assez comparable à un autre échec commercial de l'époque : la Peugeot 1007 (déjà traitée dans mon blog). 

En fait tout se tient. Le positionnement haut de gamme est dicté par un équipement plutôt haut de gamme en adéquation avec les motorisations les plus puissantes disponibles sur le Kangoo, et ces même motorisations sont imposées par le poids lié aux lourdes parties vitrées. Avec 1435 kilos sur la balance le DCi se devait d'avoir 105cv, les 85 ou 70 également disponibles étant largement insuffisants.

Contrairement aux idées reçues, le Be Bop connaîtra une évolution de la palette de ces moteurs. Conscient de l'échec de la motorisation essence, la marque jette l'éponge dès janvier 2010 au niveau de la production. Ainsi le 1.5DCi de 105cv sera seul au catalogue jusqu'en octobre 2010. S'il perd son homologue essence, le Kangoo Be Bop perd également sa fameuse coiffe de planche de bord de couleur bleue qui apportait une touche très fun à l'intérieur du véhicule. Trop coûteux à produire pour ce modèle exclusif, elle n'aura donc été proposée que la première année et il ne reste de disponible que la coiffe de couleur carbone commune à tous les Kangoo (vp et utilitaires). Puis de novembre 2010 à décembre 2011, Renault propose 2 versions de son 1.5DCi toutes deux munies d'un FAP. Le 105 devient alors 110cv mais se voit secondé par un 90cv qui se veut plus accessible sur le plan tarifaire. Avec 20 cv de moins, un couple de 200Nm contre 240 sur le 110 et une boîte 5 vitesses au lieu de 6, ce Kangoo Be Bop moins puissant avait fort à faire avec le poids inférieur de seulement 55 kilos. Cette évolution avec 700€ de moins ne changera rien à la destinée de l'auto qui ne connaîtra donc pas l'année 2012.

Finalement, malgré des coloris volontairement originaux, une luminosité intensifiant la sensation d'espace intérieur, le Kangoo Be Bop, dépourvu de portes latérales coulissantes (qui étaient pourtant son arme principale d'alors), avec un coffre du volume proche d'une boîte à gants sera un échec de part sa structure et son positionnement marketing et financier positionnés bien trop haut. Avec environ 1400 exemplaires assemblés, Renault décide 3 ans après le lancement de stopper définitivement la production. Il reste néanmoins d'occasion, un produit à part au look rigolo à défaut d'être sympa, fun et pratique comme cela avait été envisagé initialement.

Enfin, c'est en 2009 que Renault présenta sa première approche et interprétation du Kangoo électrique. Elle était faite à partir de la version Be Bop (photo).

Valeur de transaction :  Environ 6000€ pour une version 110cv la "plus" répandue. Le DCi90 peut se trouver mais au mêmes tarifs, quant au 1.6 16v essence c'est du pur collector et quasi introuvable.

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Renault_Kangoo_be-bop_Diamantschwarz_Heck

 

Le concept Be Bop initial couvert de plexiglass ...beaucoup plus léger :

Renault_Kangoo_Compact_Concept_prem

Renault_Kangoo_Compact_Concept_top

 

L'approche finale aux contraintes industrielles et de sécurité aux récercutions toujours importantes. Remarquez la cinématique très étonnante, assez remarquable mais souvent inutile car non utilisée au quotidien du pavillon arrière coulissant :

Renault-Kangoo-Be-Bop

Kangoo Be bop 7

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S7-Renault-Kangoo-Be-Bop-Rythme-Blues-123751

renault-kangoo-ren_kan_09_bebop_test_9

 

La version "ZE" 100% électrique :

Kangoo-Be-Bop-Z-E

 

 photos internet

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