VOLKSWAGEN COCCINELLE 1 / 1938-2003
Comment ne pas évoquer celle qui sera produite à plus de 21.5 Millions d'unités ? Comment ne pas évoquer la Coccinelle originelle pour mieux comprendre la New Bettle contemporaine ?
Voilà je me lance...ne sachant pas trop ce qu'il y a sur le sujet sur le net qui ne me sert comme d'habitude à trouver mes photos d'illustration.
Nous sommes dans les années 30 dans ce qui se nommera ensuite, hélas, l'entre deux guerres. Pour l'heure, la reconstruction des différents pays européens touchés de près ou de loin par le conflit de 14-18 se poursuit. L'industrie automobile du vieux continent n'en est pas encore à appliquer la Taylorisation et il existe une multitude de petits constructeurs en France bien sur mais aussi en Grande Bretagne, en Italie et en Allemagne qui tentent de revenir, de reconstruire un outil de production anéantis, et qui tentent de produire tout en innovant. En Allemagne, c'est un ingénieur inconnu qui réfléchit à la production d'un véhicule techniquement entièrement nouveau. Son nom : Ferdinand Porsche.
Porsche fait aujourd'hui rêver. A l'époque on parle d'un simple ingénieur Autrichien alors que c'est un autodidacte de la mécanique sans emploi pendant un temps mais si brillant qu 'on le considérera comme ingénieur alors qu'il n'a jamais tenté de passer ce diplôme. Pourtant dès 1900 alors qu'il travaille chez un constructeur de carrosses royaux, il est personnellement primé à l'exposition universelle de Paris avec une voiture (appelée hippomobile) électrique ! Fort de cette récompense il est recruté par le bureau d'étude d'un groupe automobile tenu conjointement par un certain..Daimler. Il y fera ces premières études avec des années politiquement tendues jusqu'à cette première guerre dite mondiale pendant laquelle il conçoit des tracteurs destinés à tirer les canons. A la sortie du conflit, il a en tête une petite voiture légère, bon marché, simple d'utilisation et d'entretien en totale opposition avec son employeur Daimler qui s'est d'ailleurs associé à Benz pour créer Mercedes Benz. En effet les MB sont alors très réputées pour leurs grandes voitures d'apparat. Vous avez forcement en tête l'image d'Adolf Hitler et de ces généraux profitant de ces magnifiques voitures souvent en version cabriolet ou Landaulet dont l'extrémité laisse apparaître une étoile en guise de bouchon de radiateur. Tous ces modèles S, SS et SSK sont conçu en partie notamment par Porsche.
Mercedez Benz est donc comme tous les constructeurs d'alors à savoir que la conception est d'avoir un châssis lourd mais solide afin de supporter un moteur à l'avant, une propulsion sur les roues arrières avec entre les deux un lourd pont de transmission. Moralité pour contenir la surcharge pondérale, la caisse posée sur ce châssis et servant de carrosserie est souvent réalisée à base de bois et de toile tendue (les passerelles des techniques entre le monde de l'aviation et celui de l'automobile sont fréquents).Porsche possède secrètement une approche totalement révolutionnaire. Elle sera d'ailleurs reprise par André Citroen avec la 2cv. Pour Porsche, le châssis doit posséder deux essieux solides car en effet les voitures connaissent des évolutions notables et leurs vitesses d'utilisation évoluent plus vite que l'amélioration des infrastructures routières, d'autant plus qu'il a une vision de commercialisation mondiale pour son véhicule. Par contre son idée est de positionner le moteur et la transmission sur le même essieu, épargnant ainsi le passage et le poids d'un pont de transmission traversant la voiture. Le moteur à l'avant n'a alors pas de sens puisque dans ce cas l'essieu arrière se voit trop allégé et sujet à des dérobades certaines, d'autant plus que les 2 premiers passagers se trouveront eux aussi sur l'avant du véhicule. Sur le plan du moteur, Porsche préconise un refroidissement à air plutôt que traditionnellement à eau du fait des qualités de l'environnement et des régions montagneuses qui l'entoure obligeant les voitures à régulièrement stopper leur progression suite à une surchauffe.
Trois prototypes sont alors réalisés en 1932 dans le plus grand secret dans le garage de Mr Porsche. Les premiers tests seront réalisés sans la carrosserie dont la réalisation est confiée à un carrossier qui ignore même où sera disposa le moteur. Il s'agit alors d'un 3 cylindres à plat qui rendra l'âme dès les tous premiers kilomètres tout comme les boîtes de vitesses. Assemblé, ce premier proto portera le nom de V1 (rien à voir avec le triste missile) et l'un d'eux terminera même en 1935 dans un arbre. Faute de moyens de son principal soutien financier le projet est abandonné. Porsche conservera et untilisera l'un des prototype, l'utilisera même tousles jours avant qu'il ne soit détruit lors d'un bombardement en 1944.
Pourtant en 1933, une rencontre sera primordiale au projet. Periode sombre de l'histoire, c'est Hitler lui même mis au courant du projet Porsche qui demande à le rencontrer d'autant plus que Porsche est bien impliqué dans le réalisation des Mercedes SS ou SSK des années 30 dont il raffole. Adolf Hitler souhaitait le lancement d'une voiture à 1000 marks. Il a les moyens, Porsche l'idée. Volkswagen va naître même si ce nom n'apparaitra qu'en 1945 après la guerre. La maquette définitive de la voiture sera présentée en 1938 et portera alors le nom de K.d.F (Force de la Joie en Allemand). Bien qu'utopique à atteindre dès le début du projet en 1934, Porsche fait tout pour atteindre le prix de vente fixé et ce à travers 4 véhicules tests. Au final la présentation officielle se fera à travers 3 exemplaires : une berline, un cabriolet et une découvrable. Assemblés dans le garage du domicile de Porsche, ils parcoureront chacun environ 50 000 kilomètres y compris en famille le week-end.Les essais et mises au points ne sont pas réalisées dans des conditions idéales et normales puisque l'avancée du projet se réalise grâce à la volonté et les finances de celui qui domine à présent l'Allemagne et menace l'Europe. C'est donc des S/S par équipe de deux qui testent les voitures, les ingénieurs "Porsche" se retrouvant sur la banquette arrière ! Ces essais donneront naissance à une petite série dite type 60 d'avant guerre qui est bien évidemment rarissime à tel points que les chiffres de productions parlent de 80 à 210 exemplaires dont quelques cabriolets dérivés de berlines découpées.Rapidement le conflit rend la production plus difficile et ce sont 1206 unités classiques qui parviennent à sortir. Par contre l'Etat Allemand lance la production de la berline essentiellement sous les couleurs de l'Armée pour la propagande mais surtout des versions dérivées tel le Kübelwagen (version amphibie) ou en 4x4 sur la période de 1940 à 1944. La "Cox" est encore alors la KdF. Quelques KdF 4x4 sont produites mais la production s'intensifie sur les versions militaires dont 50788 Kubelwagens et 14283 Schwimmwagens. 1945 le vent à enfin tourné et l'usine est à présent occupée par les alliés qui produisent pour leurs propres troupes environ 1300 exemplaires. En 1946 la marque devient très officiellement Vokswagen et la production de l'année monte à 9878 unités.Dès 1947 les pièces détachées sont mises à disposition avec une production limitée à 8890 exemplaires. Les années suivantes la reconstruction est là et la cadence augmente avec une production qui frôle les 20 000 en 1948, les 50 000 en 1949 pour tendre rapidement vers les 100 000 exemplaires et les dépasser dès 1952.C'est d'ailleurs le 1er octobre de cette année qu'un nouveau modèle et présenté alors qu'il y avait jusque là des petites améliorations d'années en années. C'est en 1953 qu'apparait à la demande de la clientèle une lunette arrière ovale à la place de la version jusque là coupée en deux.La Cox connaîtra ensuite des modifications et améliorations variées y compris sur la mécanique avec une production annuelle de plus de 300 000 exemplaires dès 1956 pour atteindre 521051 en 1959. Elle passe de phénomène à best seller le million d'unités annuelles étant atteint dès 1966 ! Elle partira à la conquête du monde sera adoptée, surnommée, dérivée et fera même son cinéma avec l'épopée Disney par exemple obligeant si l'on peut dire la marque à créer plusieurs usines à travers le monde rien que pour elle.C'est dans les années 70 seulement que son design semble dépassé par les coups de crayons italiens de le concurrence. La production historique en Europe sera stoppée en 1978. Sa production sera définitivement stoppée au Mexique (la dernière usine) en 2003. Complètement dépassée techniquement, VW avait pourtant prévu et lancé son remplacement dès 1998 avec la New Beetle moderne.
A suivre très prochainement la New Beetle et ces versions méconnues.
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