OPEL CASCADA / 2013-2019
Contrairement aux idées reçues, Opel a comme Peugeot, par exemple, toute légitimité sur le cabriolet car voilà de nombreuses décennies qu'il, propose dans sa gamme berline compacte une déclinaison de cette carrosserie. Si la première version industrielle dont tout le monde se souvient date de 1987 avec une étude signée Bertone sur base Kadett dite E et validée par General Motors afin de concurrencer la fameuse VW Golf Cabrio, la première berline compacte est bel et bien apparue en décapotable entre 1976 et 1978 sur base de Kadett mais en modèle C. A cette époque, le design de la marque jugé austère cherche à casser les codes. C'est ce qui se fera en multipliant les carrosseries dont une version à hayon dite City notamment ou la fameuse version coupé dite GT sortie à la fin des années 60. Baur, carrossier allemand bien connu pour ces transformations de BMW dans les années 80 propose de son côté une version de Kadett dite Aero pour répondre aux désirs de la direction d'Opel et donc de General Motors. L'approche est spécifique puisque l'essentiel de la structure haute de la carrosserie est conservée de telle sorte que nous avons un targa au dessus des têtes avec un toit en dur et une découvrable sur la partie arrière avec un toit en toile nécessitant une adaptation au niveau du bouchon de réservoir (photo) . Hélas, ce marché de niche est alors limité et la transformation de ce genre de cabriolet est réalisée à cette époque à la main chez des carrossiers indépendants faisant au moins doubler le prix de vente par rapport aux équivalents en conduite intérieure (CI sur la carte grise). Arrivée dans le catalogue Opel en 1976, cette Kadett Aero est retirée dès 1978 après la construction de 1242 exemplaires seulement. Proposée en boîte mécanique et automatique et des puissances de 60 et 75 cv, il faut compter aujourd'hui 15 000€. Non importée chez nous, cette version de Kadett ne figurera pas au catalogue français de l'époque. Il faudra attendre 1987 pour voir apparaître la succession à une échelle plus industrielle traitée par Bertone cette fois. Si le cabriolet Kadett était proposé jusque là avec une motorisation banale, une version sportive survitaminée GSI est développée histoire de proposer une version plus pétillante avec toujours en ligne de mire la Golf Cabriolet (construite chez Karman) en version GLi. Néanmoins si la berline GSi est équipée du bloc essence 2.0 litres qui développe 130cv, la version cabrio n'a droit qu'à une version bridée à 115cv à cause du châssis qui, même s'il est renforcé, a tendance à se vriller en roulant sous l'effet de la puissance. Cette génération de Kadett E sera suivie de l'Astra dite F en 1991. Toujours muni d'une toile, le cabriolet cédera pourtant à la mode du toit articulé lancé par feu le carrossier Heuliez avec la 206 CC. L'Astra Cabrio devient alors l'Astra Twin Top en 2006 sous l'ère de l'Astra dite H. Il tentera alors de jouer sur deux tableaux : le cabriolet ouvert et le coupé une fois fermé.
Il faudra donc attendre 2013 pour un retour aux sources et revoir un véritable cabriolet équipé de nouveau d'une capote en toile qui est même en triple épaisseur pour les finitions hautes. Entaché par l'épisode Twin Top, la marque décide de ne pas valider l'appellation Astra Cabriolet et lui préfère un nom à part : Cascada. La technologie a évoluée puisque outre la toile qui remplace le toit en dur escamotable, il châssis renforcé à sa base sans être alourdi grâce à de nouveaux matériaux ne possède plus à présent d'arceau disgracieux. Le cabriolet possède donc toutes ces lettres de noblesses en étant élégant et spacieux puisque les places arrières sont au nombre de 2 et non pas 3 comme sur la berline dont elle est dérivée. Manuelle initialement sur l'ancêtre Kadett cabrio, la capote est devenue électrique et rapide puisqu'il ne faut que 17 secondes pour s'ouvrir et ce jusqu'à une vitesse de 50 km/h. La base étant une Astra dite J sortie en 2009, l'habitacle reprend l'essentiel des commandes et design de la berline. Seule la partie arrière est spécifique et fait la part belle à l'élégance. Longue de 4.70, la Cascada est une vraie 4 places ce qui permet d'avoir des conditions de traitement plutôt haut de gamme et ce dès le premier niveau de finition puisque climatisation régulée, radars de stationnement arrière, ou encore gps couleur font partie de la dotation de base nommée Cosmo. La version Cosmo Pack rajoutait le cuir, les sièges avants électriques et chauffants ainsi qu'une caméra de recul. Cette finition permettait également d'accéder à l'option d'amortissement piloté gage de confort mais pour 850€ quand même. D'autres équipements haut de gamme étaient également disponibles en option tel un cuir Brandy ventilé, le volant chauffant, l'alerte anticollision, la reconnaissance de panneaux de vitesse et le changement de voies intempestif ou encore des feux bi xénons avec feux diurnes à led.
Côté motorisations, Opel n'avait pas non plus hésité à offrir ces blocs les plus performant de sa gamme essence et diesel avec les 1.4 turbo de 140cv mais aussi 1.6 Turbo de 170cv poussé même à 200cv ainsi que le bloc 2.0CDTi décliné en turbo de 165cv et même en biturbo de 195cv, ces deux derniers donnant du fil à retorde au châssis avec des couples de respectivement 350 et 400Nm. A noter que les puissances de milieu de gamme peuvent être associées à de la boîte automatique 6 rapports.
Dès le début de carrière, la Cascada lutte contre un déficit d'image important et surtout de malus écologiques sur notre territoire. Ainsi en France en 2015 seuls 230 exemplaires seront immatriculés dont la grande majorité diesel, la marque change de dénominations commerciales afin de rebattre les cartes. Exit donc les vieilles appellation de finitions Cosmo et Cosmo Pack et place à l'Innovation et l'Elite. Une alternative au look plus sportive arrivera en décembre 2016 sous le nom de Suprême. La sellerie cuir reçoit pour l'occasion des surpiqures rouges, le volant est sport avec un méplat et la Cascada est surtout parée de jantes alu de 20'' certainement très inconfortables sur un tel produit qui appel plus à la balade cheveux aux vents qu'à une spéciale de WRC ! Cette évolution de gamme n'aura hélas pas de réels effets sur les volumes puisqu'en 2016 seuls 166 unités seront écoulée en France. La Cascada devient donc une denrée rare limite collector ! L'importateur sortira alors le cabriolet de sa gamme et il ne sera pas le seul en Europe qui obtient les mêmes résultats commerciaux. La Cascada reste alors uniquement disponible au catalogue en Allemagne avec les moteurs 1.6 Turbo de 136 et 170cv et ce même après l'arrêt de sa production courant 2019.
Développée par le centre d'étude et technique basé à Russelsheim siège de la marque, la Cascada est produite dans l'usine polonaise du constructeur sur la même chaîne que la berline ce qui techniquement montre les gros progrès d'industrialisation qui ont été réalisés. Elle a été commercialisée partout en Europe sous le nom de Cascada, y compris en Grande Bretagne où la version conduite à droite est logiquement vendue sous la marque Vauxall. En Espagne, Cascada signifiant cascade, ce qui n'est pas très vendeur, elle sera commercialisée sous le nom de Cabrio et sera démunie pour le coup de désignation à l'arrière hormis le logo Opel. Ce cabriolet fera même le tour du monde mais sous d'autres marques régionales du groupe Général Motors tel Holden en Australie, ou Buick en Chine ou aux Etats-Unis. Côté motorisations hors Opel, la Cascada était proposée dans une exclusive version 1.4 Turbo de 120cv au Royaume Unis, et avec le 1.6 Turbo BVA6 aux USA en version 200cv ou en Australie avec ce même bloc avec une puissance limitée à 170cv.
Compte tenu des résultats commerciaux en Australie, Holden décide de suspendre l'importation fort couteuse de la Cascada dès 2017. Le rachat d'Opel par PSA fera stopper définitivement sa carrière en 2019. Il n'y a pour l'heure pas de remplaçante prévue, les investissements massifs étant axés sur des segments et technologies plus porteurs : les SUV et les véhicules électrifiés au sens large.
Valeur de transaction : de 11 à 12 000€ en essence et 14 000€ en diesel pour les premières versions à moins de 100 000 kms.
La Cascada, le dernier cabriolet Opel :
La capote pouvait être de couleur en option :
Spacieuse et élégante pour 4personnes seulement :
Le traitement de l'habitacle était volontairement haut de gamme :
La Buick Cascada pour l'Amérique :
Ou la Holden Cascada en Australie :
La Kadett Cabrio des années 80/90 signée Bertone, ici en version GSi :
La Kadett Aero signée BAUR premier cabriolet de la compacte à la fin des années 70 et ancêtre de la Cascada :
Photos internet