2 juin 2020
OPEL MERIVA Version A / 2003-2010
En ce début des années 2000, la mode du monospace est d'actualité. Dérivés de berlines ou d'utilitaires, certains constructeurs font feux de tout bois pour proposer dans leur gamme des monospaces gros, moyens et compacts, segment défriché également par les ludospaces qui ont connu, en France notamment, un beau succès en son temps. Chez Opel, via General Motors, les débuts ont été plus timides et compliqués dans cette course à l'échalotte. Avec un cran de retard, faute d'innovation stylistique à mon sens mais surtout de ligne de crédit dédiée, elle sort un gros monospace dénommé Sintra (présent dans mon blog) et dérivé d'un produit purement US. Ce n'est qu'en 1999 que la marque sort son best seller de la catégorie : le Zafira. La dynamique créée par ce produit à succès, pousse le bureau d'étude à devancer cette fois Renault jusque là précurseur,qui prépare sa Modus sur le segment inférieur.
C'est ainsi que le Meriva arrive sur le marché en 2003. Dérivé comme les produits concurrents de la compacte citadine de la marque, le Meriva utilise donc la base de la Corsa du moment pour se donner du volume. Et justement du volume il y en a. Malgré ces 4,05 mètres de long, le Meriva est assez spacieux et même lumineux. Certes, la position de conduite et la fermeté des sièges sont typiquement allemands, mais le Meriva a une clientèle fidèle qui aime son confort et son design passe partout. La partie arrière est modulable grâce à un ingénieux système breveté dit Flex Space permettant d'accueillir 2 passagers arrières avec plus de largeur au lieu de 3 ou d'organiser un plancher plat de chargement, toujours à l'aide des sièges coulissants. Ce système méconnu et sous utilisé est pourtant Malin car le volume du coffre peut ainsi passer de 350 à 2000 litres.
Ce Meriva apparaît dont sur le marché en mars 2003. Pour ce lancement l'offre de motorisations est limitée. Les blocs essences sont plutôt puissants pour la vocation de l'engin avec des moteurs développés en interne : 1.6 litres de 100cv et 1.8 litres de 125cv. Sur le papier, cela peut sembler assez séduisant en effet. Sur la route, les versions manque de punch et d'allonge pour percevoir un réel potentiel. Pas vraiment dynamiques, ces deux propositions ont une fâcheuse tendance à consommer obligeant des passages à la pompe très réguliers et les 53 litres du réservoir marquent fortement les esprits et portefeuilles des utilisateurs. Pire, la version à boîte automatique dite Easytronic est proposée associée au 1.6 litres. L'option attelage afin d'avoir une citerne est presque conseillée... Heureusement, Opel a prévu une alternative diesel pour les gros rouleurs. Cette aide précieuse en période de pré-dieselmania à tout va provient du constructeur et motoriste Japonnais Isuzu propriété de General Motors et qui a déjà fournit le 1.5 diesel et turbo diesel sur les Corsa dites A des années 80. Ici c'est une évolution puisque le bloc fait 1.7 litres et il possède une injection directe. Ce 1.7DTi développe 75cv et permet au Meriva d'avoir un rythme d'utilisation légèrement inférieur aux blocs essences mais avec une consommation nettement plus raisonnables rendant les passages à la pompe moins nombreux et surtout moins douloureux financièrement, l'équation consommation de G.O+ moins de taxe au litre = sourire au règlement en caisse ! Ce bloc n'a pourtant pas tout pour lui. Peu puissant, il est bien sonore et manque cruellement de couple à bas régime, rendant le seuil des 2000tr/min le minimum vital pour évoluer convenablement. Reste qu'à 15400€ en finition essentia contre 14030€ pour la 1.6 100cv en finition équivalente, il faudra de nombreux pleins pour le rentabiliser. Il n'empêche que la demande est là même chez les petits rouleurs obligeant Isuzu à fournir dès l'été 2003 une version plus puissante. Contre 16 550€ toujours en finition de base Essentia qui porte bien son nom par le peu d'équipements, la rampe commune est mise au point sur le 1.7DTi le transformant ainsi en 1.7CDTi. Fort de 100cv, l'agrément progresse même si le moteur est toujours particulièrement creux à bas régime. Il libère sa puissance nettement plus conséquente au seuil des 2000tr/min. Ce nouveau bloc sera décliné sur deux autres finitions plus cossues : l'Enjoy et surtout la Cosmo qui est bien équipée mais qui fait monter son prix à plus de 19 200€. Cependant à ce tarif des options de confort ou de sécurité sont possibles en nombre : Airbags multiples, ESP, capteurs de stationnement, projecteurs directionnels adaptatifs, toit ouvrant électrique à l'avant et panoramique aux places arrières, sellerie simili cuir tissus, jantes alu 17'' au lieu de 16, sans oublier les nombreux packs divers et variés allant du look extérieur, aux rangements intérieurs en passant par le multimédia GPS couleur DVD... Le prix catalogue peut alors bondir à plus de 27 000€ ce qui commence à parler. Le Meriva répond aux prévisions commerciales et Opel poursuit le développement de son offre avec une nouvelle motorisation essence 1.4 litres de 90cv dite Twinport moins gourmande dès juillet 2004 et en 2005, le diesel 1.7DTi tombé à 70 cv cède sa place à un bloc plus moderne pour les normes Euro : le 1.3CDTi 75cv d'origine Fiat. De même puissance que le moteur Isuzu qu'il remplace, ce moteur n'arrange rien bien au contraire sur le plan de l'agrément d'utilisation lié à son couple haut perché et du bruit quasi assourdissant à froid. Une fois lancé, cette version s'avère ensuite plus agréable que l'ancien moteur.
Cependant Opel travaille dès 2005 déjà à une évolution esthétique et technique de son petit petit monospace. C'est bien là que le Meriva interpelle. Certes les moteurs évoluent et gagnent en puissance à partir de janvier 2006 et les mois et années qui suivront : le 1.6 litres passe à 105cv, le 1.8 litres est optimisé mais toujours avec 125cv et le 1.4 litres se voit adapté d'origine d'une version GPL et ce dès la fin 2009 afin de répondre aux aides gouvernementales nationales de l'époque. Mais surtout, le bureau des études sportives de la marque se penche étonnament sur son cas comme ce fût le cas du Zafira quelques années plus tôt. Cette version ultra sportive porte le même nom : OPC pour Opel Performance Center sorte d'AMG interne mais la comparaison s'arrête là ! Le Meriva OPC est lancé en même temps que la nouvelle phase du produit début 2006. Même si l'implantation du moteur 2.0 litres turbo essence de 200cv n'a pas été possible sous son capot, le Meriva obtient une exclusive version 1.6 litres développant la puissance confortable de 180cv, soit 113cv/litre. Le petit monospace est alors métamorphosé et un gros travail sur son châssis a été nécessaire à tous les niveaux. Comportement, tenue de route, train avant, freinage, suspension : Opel fournit un produit atypique capable de dépasser largement les 210 km/h sur les autoroutes allemandes avec un exercice du 0-100km/h mesuré en 8,1 secondes ! Puissant avec 180cv et une boîte de vitesse mécanique à 6 rapports, c'est surtout la disponibilité et le couple qui impressionne. Les 230Nm de couple sont en effet disponibles dès 2200 tr/min (avec une équivalent de 72cv DIN) et ce jusqu'à sa puissance maxi située à 5500tr/min. Percutant, le Meriva a donc une allonge très conséquente et bénéficie du système overboost qui augmente la pression de suralimentation pendant une poignée de secondes, le tout pour un poids à vide annoncé de moins de 1.4t. Si les consommations moyennes sportives frôlent logiquement les 12 litres/100, elles peuvent grimper à 16 litres avec un pied plus lourd. En usage courant sans recherches de performances et avec un pied léger, cette version OPC tourne à plus ou moins 8 litres de moyenne ce qui n'est pas déraisonnable. L'OPC est donc la version à sensations boudée à présent ou plus exactement oubliée du grand public et du public averti qui préférera la version plus péchue sur base Corsa sortie peu après et poussée à 192cv. Pourtant ce Meriva OPC apparu en janvier 2006 et arrêté en avril 2009 était affiché au catalogue pour la coquette somme de 22 750€ et 11cv fiscaux ! Son look extérieur se repère immédiatement grâce à son bouclier avant agressif, sa sortie d'échappement et ces grosses jantes de 17'' rendues nécessaires pour le passage de la cavalerie. Intérieurement, le traitement est spécifique également. Les sièges sont plus enveloppants, le levier de vitesse spécifique et le volant cuir à jante large reçoit le logo magique "OPC". Si la modularité du Meriva d'origine est préservée dans l'esprit, le recours à la liste des options est nécessaire pour obtenir une version sportive bien équipée. Il faudra ainsi remettre la main au portefeuille pour obtenir par exemple la climatisation automatique, le gps couleur dvd ou encore les sièges cuir et autres matières chauffants à l'avant faisant monter la note à environ 27 700€ ! Par contre, le toit ouvrant électrique et panoramique est indisponible sur cette version. Il faut toutefois relativiser ce tarif car à la même époque une version 1.7CDTi de 125cv toutes options atteignait presque 29 500€ ! Cette version diesel rencontrait logiquement plus de succès que la version OPC. Le bloc Isuzu était optimisé avec une rampe commune de 1800 bars et un turbo à géométrie variable. Sorti en version 100cv, la version 125cv avec filtre à particule redonnait des ailes au Meriva avec des reprises plus dynamiques. C'est certainement la version la plus séduisante au quotidien de part ces performances bien aidé il est vrai par une boîte à 6 rapports privilégiant les reprises sur les premières vitesses et l'alllonge sur le dernier pour une consommation contenue. Enfin son confort de suspension est volontairement plus souple.
Fabriqué en Espagne sous les marques Opel, Vauxall mais aussi en Amérique du sud sous le blason Chevrolet, le Meriva sera proposé en Amérique du Sud avec des motorisations 1.4 et 1.8 qui aujourd'hui rencontraient (avant la chute des cours du pétrole) un succès certain : le E85 ou superéthanol. La version OPC fût produite également sous la marque Vauxall et portait alors le nom de VXR. Ce Meriva de première génération se verra poussé vers la sortie par le deuxième opus de 2010. Plus gros, sans version sportive, c'est surtout l'ouverture de ces portes arrières antagonistes (inversées donc) qui caractérise ce Meriva dit B. Il ne subsistera de la précédente génération qu'une option OPC line histoire d'avoir un look...
Valeur de transaction : de 5000 à 6000€ pour un Meriva propre en version OPC.
Le Meriva de série :
La version OPC :
L'intérieur de la version OPC, ici avec les options climatisation automatique et gps couleur :
Des touches sportives mais le compte n'y est pas ! Le pédalier reste basique !
Le moteur OPC version Vauxall VXR
La version Chevrolet d'Amérique du Sud :
Le sysytème Flexspace pour la modularité :
Le Meriva de 2010 et ces portes antagonistes :
photos internet
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