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  • Passionné d'auto, mon blog souhaite refaire la lumière avec intérêt sur des modèles oubliés ou méconnus de la production automobile. Un clin d'œil sur des véhicules boudés voir presque inconnus sur le web. Le copié collé n'a ici pas sa place !
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28 mars 2021

MCC SMART CITY COUPE MK1 / 1997-2006

Véritable curiosité sur 4 roues, sa taille riquiqui et ces allures de jouet lui ont valu très vite d'être remarquée, observée mais a bien failli lui coûter sa carrière.

Pour comprendre, il faut revenir aux origines du projet alors que la Smart se nomme alors ...Schwatchmobile.

Nous sommes en 1982 lorsque Nicolas Hayek patron des montres Swatch préoccupé par la circulation automobile en ville a l'idée d'une voiture ultra compacte mais avec une approche visionnaire puisqu'il est question de location longue durée, d'autopartage, de motorisation électrique et de personnalisation à gogo. Le cahier des charges à la base était : 2 passagers, une moyenne de 3 litres /100 kms le tout pour 45 000 F. En Suisse, son pays de conception, des démarches sont mêmes faites pour demander des tarifs parking avec une réduction de 50%, deux Swatch pouvant stationner sur un unique emplacement habituel.

Le patron de Swatch cherche le soutien des industriels du secteur en 1992 pour commercialiser son projet. Vous pouvez voir que l'idée de voiture ultra compacte urbaine a été déjà exploité par les ingénieurs visionnaires (voir par exemple mon article sur la R4 avec la version courte réalisée par le génial Jean Bertin dans les années 60 et surnommée "la godasse"). Après avoir essuyé un refus du au groupe VW à qui il avait présenté son projet, Nicolas Hayek se tourne vers Mercedes qui s'intéresse à ce segment depuis quelques décennies. En effet, en cette période, la marque travaillait au même moment sur un projet de compactes et ultra compactes citadines dont l'un deviendra la Classe A (1997), mais le projet de Nicolas Hayek a fait re booster un vieux projet de la marque à l'étoile jamais sorti datant de ...1972 alors que Mercedes travaillait alors sur les véhicules de l'an 2000, que certains imaginaient flottants dans les airs ce qui fait de nos jours sourire ! Plus terre à terre, la marque, consciente que le choc pétrolier de 1973 aura des répercutions réelles dans l'approche automobile, sort des croquis de véhicule ultra compact de 2.50 mètres. Cette micro voiture Mercedes est imaginée comme ayant 2 places, un moteur électrique à l'avant et une batterie (au plomb) à l'arrière. Le poids et l'autonomie des batteries obligeront à faire des impasses sur le côté structurel du véhicule, le rendant trop light sur un point qui fait parti des gênes de la marque : la sécurité. Le projet est donc mort dans l'œuf. Mercedes tente à nouveau le coup en 1981 suite au second choc pétrolier avec un projet nommé NAFA avec une voiture qui fait penser à la première Ligier sans permis. Las, ce projet restera dans un tiroir jusqu'en 1988 le grand public n'étant pas encore sensible à ces micro voitures, date à laquelle la marque s'intéresse de nouveau à des produits compacts pour les milieux urbains et péri-urbains. L'un arrivera sous forme du concept "Vision" et deviendra la Classe A, l'autre sera conçu en Californie dans les studios de design de la marque avec un feu vert pour une maquette à l'échelle 1 en 1992 et reprendra le projet Swatchmobile. Imaginée 100% électrique, la piste thermique est préférée par Mercedes. En 1993, deux maquettes sont assemblées et présentées au public en 1994 avec les deux motorisations sous l'entité commune MCC détenus à 51% par Mercedes et à 49 % par N.Hayec. Il s'agit de la Eco Sprinter et Eco Speedster (photos). La piste électrique présentée sur l'un des concepts (Eco Sprinter de 54cv) est finalement abandonnée essentiellement pour cause de couts de production. Dans les deux cas, la carrosserie était en matériaux recyclables et les véhicules possédaient des toits sous forme de panneaux photovoltaïques suffisants pour alimenter les accessoires embarqués y compris une éventuelle climatisation. La version Eco Speedster (la jaune) possédait même un toit amovible grâce à une cellule et des montants de pare-brises renforcés. L'habitacle multi couleur dont l'esprit sera conservé donnera immédiatement ce côté jouet inconnu alors dans le monde de l'auto. Néanmoins, Mr Hayec souhaite une version 100% électrique et convie le staff Daimler à une présentation dynamique avec un produit qu'il a mis au point de son côté. Hélas, la présentation tournera court techniquement et le groupe Daimler confirme de nouveau sa volonté de ne commercialiser que des produits thermiques. Ainsi, Nicolas Hayek est de plus en plus en désaccord avec le groupe. A cela s'ajoute d'autres différences de vues sur la future voiture (teintes, sécurité) et la construction de l'usine dans l'est de la France (Hambach) qui nécessite des capitaux que ne peut fournir N.Hayek. Il revend ces parts à Daimler en 1997 et laisse donc son bébé à Mercedes.

 Lancée sous l'entité MCC pour Micro Compact Car en octobre 1997, le lancement de la City Coupé est plus que timide, à tel point que le patron du groupe Daimler Chrysler, Jürgen Schrempp déclarait que si, en 1999, le seuil des 80 000 unités n'était pas atteint, il stopperait net l'aventure renvoyant à la grosse baisse les ambitions de la marque et du groupe qui avait pourtant annoncé lors du lancement des volumes de production de 200 000  véhicules et ce dès 1998 rapidement revus à la baisse avec un 130 000 affiché peu de mois après. La City coupé sera produite finalement à 80 600 exemplaires en 1999 et paye cash son concept mais surtout son retard de commercialisation de 6 mois pour cause de l'échec tonitruant au fameux test de l'élan destructeur en terme d'image obligeant la maison mère à rectifier le tir en incorporant de série l'ESP. Il en sera de même pour la Classe A qui finira également sur le toit. A cela se rajoutait les essais presses et premières impressions des utilisateurs qui véhiculaient les informations de véhicule trop cher, pas assez confortable, à l'aspect de jouet avec une piètre qualité de finition et d'assemblage. A cela s'ajoutait la première mouture de la boîte séquentielle particulièrement lente, qui, aujourd'hui pour les connaisseurs, ferait passer l'agrément de la fameuse boîte robotisée BMP6 de PSA pour une boîte F1 ou DSG... A cela s'ajoute le réseau concentré à quelques points de ventes (même s'il en est prévu 104 à terme) avec des concessions dits Smart center présentes dans les grandes métropoles composé d'un bâtiment rond pour le showroom suivi de l'atelier et avec une tour de verre à 4 faces pour montrer les voitures qui sont disponibles en ... libre-service. L'idée géniale de base était de vendre sur place ou sur internet (sauf en France qui l'interdit) la City coupé et de la livrer dans le jour même. La voiture proprement dite conserve l'idée d'origine avec ces panneaux modulables. Pensée location longue durée, elle sera finalement vendue classiquement mais sera livrée avec une cellule de sécurité grise ou noire et 4 panneaux de carrosserie amovibles et interchangeables en atelier voir même chez soit en moins d'une heure d'après la com de l'époque. Côté mécanique, le moteur est donc un 3 cylindres essence de 600cm3 environ possédant 6 soupapes, 6 bougies un turbo avec système overboost, le tout pour 45, 54cv puis  avec une cylindrée de 700 cm3 pour 61 cv. Associé à une boîte robotisée, la City coupé est bridée à 130km/h et annoncée pour une consommation moyenne de 4.0 litres /100kms. Vendue à partir de 57 400 F de l'époque ( soit env 8700€), c'est la finition dite "Limited 1" , une série limitée de 7500 exemplaires à presque 70 000 F qui est surtout présentée. Badgée sur ces montants de pare-brise avec une plaque numérotée, cette série propose des jantes alu, la climatisation, des sièges cuir/tissus, un toit panoramique et un moteur poussé à 54cv, le tout pour le prix d'une Clio 1.4 de l'époque. Pour ce qui est des options, on pouvait trouver selon la finition du cuir, des jantes alu, de la climatisation, et même une boîte automatique dite Softouch contre 1800 F sur la finition de base "Pulse". Cette même finition était livrée d'origine avec un seul rétroviseur ((rétro droit en option gratuite) et des vitres blanches (option à 740 F) !   

Pour booster les ventes, le constructeur revoit sa copie très rapidement en améliorant la boîte et en rajoutant des équipements de série. Mais il compte surtout sur deux versions : un incontournable bloc diesel sur un marché dopé au mazout et une version cabriolet très attendue. Si une version de base dite Smartville est proposée avec un tarif inférieur, un toit panoramique et un moteur de 45cv seulement, le diesel fait son apparition. 3 cylindres, injection directe, turbo, 800cm 3 pour 41cv, son CO2 réduit de l'époque (90g) et ces consommations annoncées (de 3.2 à 3.8 l/100) laissent à penser que cette version est LA solution. Or il n'en est rien : le bruit dans l'habitacle et les vibrations sont très conséquents, les performances plus proches du cyclo que de la voiture, quant à la pollution, elle ne compte pas vraiment les émissions de particules. Même les gros rouleurs intéressés par une version société devront patienter, l'homologation par les services fiscaux  pour une version ctte dite Business, 1 place à TVA récupérable n'arrivant qu'en 2003. La Smart sort enfin en avril 2000 en version cabriolet dite cabrio sous deux finitions sans reprendre la puissance de base mais en attaquant à 61cv. Elle séduit alors d'avantage, son aspect de découvrable lui apportant une touche plus fun au cœur des villes. Vendue 2700 € de plus que la version coupé, son rayon de braquage record est très apprécié et elle se faufile partout dans la jungle urbaine. La Smart City dont le masque avant a évolué en 2001, devient Fortwo en 2004 pour lui donner un nouveau souffle commercial.

De nombreuses finitions et séries spéciales seront commercialisées jusqu'en 2006 associant tantôt la société Orange, tantôt Agnes b, tantôt Apple. Parmi elles une version Brabus Ultimate 101 reste la plus performante. En effet sur la gamme essence de 50 et 61cv, une version étudiée par le préparateur Brabus est mise au catalogue en janvier 2002 sous le nom de Brabus 1st Edition avec seulement 500 exemplaires. Si les 75 cv font de cette version disponible en coupé ou cabrio de plus ou moins 20 000€ la plus puissante de la gamme, fin 2004, une version ultime de 101 exemplaires et 101 cv est proposée à la vente. Disponible également en coupé ou cabriolet, cette série très spéciale n'est disponible qu'en rouge intégral dit "Racing Red". Intérieur complet cuir alcantara, gps couleur, kit carrosserie, logo Brabus, plaque numérotée, la Smart réalise le 0-100km/h en 11,2 secondes et le prix est de ...39 900 €.

Après une première vraie année 1998 de commercialisation calamiteuse avec 21 100 exemplaires seulement et une année 99 juste au dessus du seuil des 80 000, la Smart City trouve son rythme de croisière les années suivantes au point de monter à plus de 150 000 exemplaires mais tous modèles confondus en 2004.  En 2006, la Smart Fortwo est enfin renouvellée. Il est d'ailleurs temps car les chiffres d'immatriculations s'effondrent. La première génération connaitra également une version conduite à droite, ce qui a permis son exportation en Grande Bretagne mais aussi au Japon sous l'appellation K.

Ironie de l'histoire : pensée à l'origine 100% électrique en 1982 par Nicolas Hayek, la Smart actuelle n'est plus disponible qu'en version électrique, l'usine a été revendue et la production ne se fera plus d'ici peu qu'en Chine. Visionnaire dirons certains, perte de la technologie diront d'autres. Il est clair que la Smart a encore toute sa place dans nos zones urbaines où la densité est de plus en plus importante.

Valeur de transaction : Compter plus ou moins 2000€ pour une version "Passion" en bon état voir plus si excellent état et petit kilométrage. 3000 à 4000€ pour une Brabus

 La première Fortwoo :

En images : la Smart Fortwo fête ses 20 ans - Challenges

smart city coupé '1998–2002

SMARTCityCoupe-1809_7

Smart

Avec son intérieur conforme au projet initial :

En images : la Smart Fortwo fête ses 20 ans - Challenges

Smart ForTwo This two-seat city car – originally developed by watch-maker Swatch – was a revolution in the way it was designed and built. Now choose your ca…

 

La version Brabus reconnaissable à ces grosses jantes et sa double sortie d'échappement

 

En images : la Smart Fortwo fête ses 20 ans - Challenges

La version Brabus Ultimate 101 :

Les Smart séries spéciales.

Les Smart séries spéciales.

 

Les Smart séries spéciales.Les premiers concepts plus ou moins roulants :

File:Eco Sprinter Front.JPG - Wikimedia Commons

File:Eco Sprinter Rear.JPG - Wikimedia Commons

Smart Eco Sprinter - All Car Index

1993 Smart Eco-Sprinter Concept - Wallpapers and HD Images | Car Pixel

1993 Smart Models

 

Concept oublié - Eco Sprinter et Eco Speedster, annonciateurs des Smart

Smart Eco Speedster - All Car Index

Le concept d'origine de Mercedes :

20 ans de la Smart : la Swatchmobile devenue une citadine comme les autres - Challenges

La fameuse tour libre service :

[Historique] De la NAFA à la Smart Den_ha10

photos internet

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