RENAULT WIND / 2010-2014
Fort du succès de ces petits modèles Twingo et Clio, et consciente de ces échecs en haut de gamme (Vel Satis et Avantime), Renault décide de proposer une offre décalée afin de concurrencer les véhicules à toit targa, Honda CRX ou Smart Coupé en tête. Ainsi comme dans les années 70 et 80, l'idée du coupé roadster est à nouveau d'actualité. L'étude concrète sur route remonte à la fin 2008 ou des mulets roulant sont élaborés sur une base saine, fiable et peu coûteuse : la Twingo. La Twing'up (nom cité à l'époque) deviendra Wind en référence au concept du même nom présenté pour sa part en 2004.
Le concept Wind n'avait finalement que peu de liens avec la Wind finale hormis le caractère cheveux au vent. Véhicule relativement court avec 3.87 mètres, il possédait un moteur 2.0 litres de 135cv pour 850 kilos seulement mais aussi 3 places. En effet outre les 2 places habituelles à l'avant, une place complémentaire était située derrière, au centre, entre les 2 sièges (photo).
La Wind définitive est donc élaborée sur une base de Twingo par soucis d'économies. La marque en reprendra pas mal de pièces mais en dessinera quantité d'autres afin d'offrir à son roadster une réelle personnalité. En fait c'est l'articulation autour du système de toit rétractable qui définira l'essentiel de la ligne de l'auto. Plusieurs solutions sont alors élaborés : rétractable ? repliable ? rigide ? souple ? ou en verre ? C'est cette dernière version qui tient d'ailleurs la corde en 2009 avant la validation finale. Finalement c'est un système opaque en dur plus léger qui sera mis en place avec un déverrouillage manuel couplé à un système électrique pivotant imposant sa manipulation à l'arrêt avec le frein à main serré. Contrairement à une 206 CC où plusieurs parties sont articulées (brevet Heuliez), seul le toit proprement dit est ici replié, le reste étant fixe. La partie arrière s'ouvre alors pour accueillir le toit rigide. Il ne faut que 12 secondes pour réaliser toute l'opération.
Le résultat est un cabriolet de 3.83 mètres de long contre 3.60 mètres à la Twingo. La partie arrière est logiquement la plus massive avec une ligne spécifique, un dessin original des feux couplé à un aileron terminant la forme du coffre. Les portes sont elles aussi différentes de la Twingo. Seule la face avant avoue son air de famille même si les optiques possèdent des traits plus agressifs. Le must de l'époque ? La présence de cannelures d'échappements chromées dont l'une était ...factice !
L'habitacle est volontairement sportif avec certaines pièces là aussi spécifiques. La commande du toit est entourée de celles des vitres électriques particulières. les grilles de ventilations centrales de la planche de bord ne sont pas celles de la Twingo puisqu'elles sont fixes et peuvent même être confondues à de petites enceintes de part leur forme. Le bloc compteur de type moto est repris en partie de la Twingo mais avec un graphisme revu et une possibilité de décoration avec une "casquette" de couleur. Notez que la voiture possède des dragonnes pour fermer ces portes donnant un aspect plus concept à l'auto. Il n'en demeure pas moins que la finition générale est du même acabit que la Twingo c'est à dire cheap voire bâclée. Dommage mais logique puisque la Wind était volontairement produite dans la même usine en Slovaquie.
Côté motorisations, Renault a fait appel au 1.2 litres mais également au 1.6 i16v de la Twingo RS. Le 1.2TCe possède comme sur le Twingo, Clio IV et autres Modus la puissance de 100cv. Au delà de la puissance pure, c'est le couple de 150Nm disponible à 3500tr/min qui est apprécié. En fait il apporte à la voiture une rondeure de fonctionnement aidé par son poids contenu de 1131 kilos. Le deuxième moteur est le 1.6 litres issu de la Twingo RS. Les 133 chevaux sont bien là mais hauts perchés avec un couple très proche du petit 1.2TCe. Si le petit moteur aime se conduire sur un filet de gaz, ce moteur plus pointu aime être cravaché. Pour ceux qui se demandent pourquoi le 2.0 litres du concept Wind n'a pas été repris, les réponses sont multiples : coût de l'implantation sur la voiture alors que le 1.6i 16v était déjà sur la Twingo pour une puissance similaire, poids plus important du moteur mais aussi moteur arrivé en fin de cycle de son développement pour répondre aux normes Euro d'antipollution à venir.
La Wind est lancée officiellement le 1er juin 2010. La marque avait,pour marquer le coup, lancé une série spéciale dite "Collection" basée sur la version haute dite "Exception". Limitée à 300 exemplaires tous numérotés et disponible en précommande à partir de mai, elle sera proposée avec les 2 moteurs pour 20 000 et 21 000€ mais avec des livraisons annoncées pour Septembre. Les autres finitions proposées étaient la "Dynamique" (uniquement associée au 1.2TCe) et l'Exception disponible avec les deux motorisations et qui ajoutait du confort et du look avec par exemple l'ESP, des jantes de 17'', la climatisation régulée, l'allumage des feux automatique, le détecteur de pluie ou encore un système audio plus élaboré.
Son lancement sera d'ailleurs son premier échec. En effet commercialiser un cabriolet (vocation de la voiture et déclaré comme tel sur l'homologation en préfecture) pour ne le livrer qu'à la fin de l'été (2010 en l'occurrence), c'est comme se tirer une balle dans le pied : c'est maladroit et ça fait mal ! Les vendeurs ont donc du argumenter pour vendre le produit en disant bien aux acheteurs qu'ils leur faudrait attendre ensuite 9 mois avant de pouvoir rouler décapoté après le froid de l'automne et de l'hiver. Ensuite au printemps 2011, la marque n'a pas souhaité communiquer à nouveau sur le produit (plus de budget) et c'est donc l'anonymat presque total qui attendait la Wind. D'ailleurs les chiffres parlent rapidement d'eux même puisque en un an 4108 Wind ont seulement été vendues dans le monde. Très rapidement Renault réagit en proposant une version de "base" à moins de 16 000€ sur laquelle tout le confort a été retiré hormis les jantes alu. A l'opposé, la marque propose en mai 2011 une version haut de gamme dite "Gordini" qui connaît déjà un certain succès sur Twingo et Clio. Son look extérieur et intérieur spécifique font monter la facture à 20 700€ ! Cette série sera stoppé définitivement début 2013. En 2011 6862 Wind seront écoulées avant de totalement sombrer en 2012 avec 503 exemplaires seulement !
Mais d'autres raisons peuvent expliquer son échec : son nombre de places limité à 2 alors que d'autres concurrentes en proposent 4, ces motorisations exclusivement essences alors que le marché souhaite une offre diesel, et ces tarifs pour le moins élitistes.
Se voulant séduisante la Renault Wind cabriolet à 2 places n'aura connu finalement qu'une bien courte carrière et environ 13000 véhicules produits soit 10 fois moins que prévu puisque la marque au losange avait annoncée lors de sa commercialisation une fourchette large avec 75 000 à 150 000 unités au total.
Il n'en demeure pas moins que la Wind reste rigolotte à conduire et agréable lorsqu'il fait beau. Les 2 places peuvent être décriées même s'il faut relativiser. En effet longtemps avant l'explosion de covoiturage il était souvent dénoncé la présence d'une seule personne dans les voitures allant au travail. Quand au coffre rikiki et empiété par des barres de rigidification, il ramène à ce que la Wind est véritablement ; un cabriolet. Elle n'a donc pas été pensée pour aller chez Ikea faire ces emplettes !
Seule version méconnue : la Wind GT-R développée aux couleurs de l'écurie de formule 1 Lotus dont Renault était alors le motoriste. Noire, elle développait 148cv (photos).
Valeur de transaction : +/- 10 000€ pour une version peu kilométrée
La Gordini et son look spécifique :
La Wind GT-R et ces 148 chevaux :
La Wind encore à l'état de maquette avec un style quasi définitif :
Le concep Wind de 2004 et ces 3 places :
photos internet