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  • Passionné d'auto, mon blog souhaite refaire la lumière avec intérêt sur des modèles oubliés ou méconnus de la production automobile. Un clin d'œil sur des véhicules boudés voir presque inconnus sur le web. Le copié collé n'a ici pas sa place !
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26 septembre 2015

ALPINA B10 BITURBO / 1989-1994

Alpina un nom, une marque qui évoque l'univers de la BMW survitaminée. Pourtant Alpina trouve ces origines dans la fabrique de machines à écrire ! C'est en fait l'histoire du fils du propriétaire de cette marque qui grandit non loin de Munich qui nous intéresse. Pourquoi Munich ? Parce que son village natal ,où il est né en 1936, est alors situé dans ce qui est encore l'Allemagne de l'Est. A l'après guerre son père monte sa société en 1950 en Bavière. Devenu adulte, Burkard Bovenspiepen a deux passions. Le vin et plus précisemment les grands crus mais aussi les voitures. A Munich c'est BMW qui a logiquement sa préférence. Et pourtant, déçu des performances des "BM" il décide de faire évoluer une 1500 en lui faisant gagner 17cv. Plus passionné par les transformations des voitures à l'hélice que par la production de machines à écrire, il revend l'activité de son père dont il a repris les reines mais en conservant le nom Alpina. Nous sommes alors en 1965 qui marque le véritable début de son activité de transformateur qui se déroule alors au sein même de l'usine des machines à écrire et autres calculatrices mécaniques toujours en productions. Un peu comme AMG, le petit préparateur se lance dans la transformation à la carte qu'elle soit mécanique ou simplement esthétique et limitée à la carrosserie. On ne parle pas encore de tuning à l'époque mais l'idée est bien là et l'engagement en compétition devient vite une vitrine de plus en plus importante. Le succès est vite national et Alpina deviendra à la fin des années 80 le premier client de BMW avec 500 véhicules/an. C'est en 1978 que le préparateur bavarois devient véritablement le sorcier de Munich puisqu'il décide de ne commercialiser dorénavant que des modèles entiers. Le premier modèle sera basé sur une série 3 mais équipée d'un 6 cylindres de 2.8 litres. Elle sera nommée 328 désignation qui sera reprise plus tard par BMW lui même mais deviendra très vite la B6 2.8 litres.Les liens avec la marque Allemande sont d'ailleurs très importants puisque des recherches et des tests sont réalisés en commun. Dès lors c'est toute la gamme qui sera peu à peu déclinée avec une production annuelle limitée qui atteindra quand même entre 450 et 500 véhicules/an dans les années 90. Signe d'une grande confiance et reconnaissance, les voitures conservent leurs garanties BMW d'origine et peuvent être entretenues dans le réseau.  Un catalogue de différents modèles est présenté et une codification de gamme est réellement créée. En parallèle, Burkard Bovenspiepen va développer une entité Alpina Wein spécialisée dans le négoce des grands crus, sa seconde passion.

Déjà respectée par ces versions précédente de berline et de coupé B7 turbo de plus de 300cv (330cv sur l'ultime version coupé) basées sur la série dite E28, Alpina provoque véritablement un coup de tonnerre lorsqu'en 1989 elle présente sa B10 biturbo sur la base de la nouvelle BMW série E35. Il faut dire qu'à la sortie en 1988 de la version Alpina en version atmosphérique B10 3.5 litres et ces 254cv, tout le monde était resté quelque peu sur sa faim.

Reprenons donc dans l'ordre. BMW présente en 1988 la 535 i type E35 forte de 211cv. Alpina retraite immédiatement la copie BMW en proposant la B10 3.5 de 254cv et 325Nm. Seulement voilà BMW a développé depuis quelques années son département sportif alias Motorsport (phonétiquement Motorchporte). Là on est dans l'univers de la gamme M avec en l'occurence la M5 pour ce qui concerne la série 5. Cette M5 développée également sur la base de la 535 i (excellente base de travail) possède un 6 cylindres maison dont la cylindrée atteint 3.6 litres. La puissance est alors de 315cv pour un couple de 361Nm. Alpina travaille donc de son côté et va implanter 2 turbocompresseurs Garrett T25  histoire de se mettre "hors de portée"!

Le châssis supportant parfaitement un bloc surpuissant,les développements technologiques se poursuivent. Ainsi la cylindrée de la 535 i sera conservée mais la puissance de l'Alpina B10 Biturbo atteindra 360cv à 6000 tr/min le tout avec une pression de suralimentation réglable depuis l'habitacle grâce à une petite molette située dans l'habitacle (photo). La pression pouvait alors varier de 1.4 à 1.8 bars avec un couple maximum impressionnant pour l'époque de 521Nm à 4000tr/min. Le traitement des turbines montées en parallèle a été alors revu par Alpina ainsi que leur refroidissement très élaboré et ce même moteur éteint ! Pour passer toute cette puissance au sol le châssis est amélioré, la suspension raffermie mais pas trop, les freins plus gros mais pas très endurants, les pneus sont en Michelin de 17''. La boîte 5 vitesses d'origine 535 i du être abandonnée à cause du couple qu'elle ne pouvait pas supporter. C'est Getrad qui fournira une boîte spécifique à 5 rapports également. D'après les quelques veinards qui ont pu essayer cet avion de chasse déguisé en berline, le moteur est parfaitement domestiqué voir très agréable au ...quotidien. Certes on devine rapidement en roulant qu'on est dans une version disons racée mais sans excès. Son comportement routier reste sûre et relativement confortable, la voiture étant une propulsion à la répartition des masses entre l'avant et l'arrière parfaitement étudiée.On devine vite que son terrain de jeu favori est la voie de gauche sur l'autoroute..Allemande naturellement ! Là c'est plus la même musique. Le 6 en ligne change de ton et son feulement se transforme en hurlement feutré tout en se mêlant aux bruits aérodynamiques plutôt omniprésents au delà des 200km/h. Il faut dire que là où la M5 stoppe son accélération bridée électroniquement à 250km/h, la B10 Biturbo continue inexorablement sa progression pour se stabiliser à un peu plus de 300 km/h compteur ! Cela donne 286 km/h réels pour un 1000 mètres donné par Alpina en 24.9 secondes et mesuré sur Montlhéry en 25.6 secondes. Le 0-100 est annoncé en 5.6 secondes et le 0-200 en 19.7. Pas mal pour une berline d'un peu plus de 1.7 tonnes ! Seule la consommation moyenne a tendance à fâcher. Si le réservoir d'origine a été remplacé par une version de 110 litres, l'autonomie est donnée pour 400 kilomètres à rythme soutenu .Le calcul est vite fait et la barrière des 25 litres/100 dépassée ! En conduite ultra sportive les 30 litres /100 de moyenne étaient franchis sans encombres. Gloups. Avec un oeuf sous le pied la moyenne pouvait redescendre vers les..12 litres.

La ligne extérieure est dans la pure tradition Alpina à un détail prêt : la présence d'un aileron sur le coffre très utile mais surtout nécessaire à très haute vitesse. Pour le reste, la voiture conserve sa ligne générale d'origine mis à part quelques éléments aérodynamiques dont le fameux spoiler avant à la forme caractéristique recouverte des liserets et de la marque Alpina. Sur le capot comme sur la malle arrière le sigle BMW est à sa place habituelle. Seule l'indication du modèle Alpina est fixé sur la calandre et sur la malle côté droit comme tous les modèles du préparateur. Les jantes alu à 20 rayons sont elles aussi dans la pure tradition et sont d'ailleurs devenue aujourd'hui une référence stylistique pour ceux qui souhaitent personnaliser leur BMW. En résumé il s'agit bien d'une BMW-Alpina et non l'inverse, le préparateur ayant l'honneteté de de ne pas mettre au second plan sa source initiale car sans BM il n'y aurait pas d'Alpina.

L'habitacle est traité différemment avec une personnalisation plus marquée qu'à l'extérieur. Certes la planche de bord reste intacte tout comme les inserts bois poli très à la mode dans les années 90. C'est en fait plus subtil et volontairement plus sportif. Les sièges au coloris maisons sont des Recarro tissus ou cuir avec réglages électriques. Le volant 3 branches BMW est remplacé par une version Momo 4 branches au logo Alpina. Ce même logo (qui intègre la représentation d'un carburateur et d'un vilebrequin) est également disposé bien en évidence sur le pommeau de vitesses en bois. Le bloc compteur conserve le graphisme légendaire des BMW y compris la présence étonnante de l'économètre inchangé qui prête forcement à sourire mais les graduations de vitesse et de régime moteur sont revues à la hausse. La marque Alpina figure sur le centre du bloc afin de lever toute ambiguïté. C'est fin, subtil et psychologiquement diablement efficace. Par ces détails on prend la mesure du rapprochement et de la collaboration des marques. Enfin deux éléments ne figurent pas sur les BMW usine : la molette du réglage de pression de suralimentation située devant le levier de vitesse ainsi que la plaque numérotée du sorcier bavarois collée à proximité. Notez que l'ordinateur de bord d'origine BMW est en série. Situé à droite du traditionnel radio k7 Bavaria il est assez massif et possède une touche par fonction.

Vendue pratiquement 595 000 F lors de sa commercialisation ( soit environ 140 000 € actuels), la B10 Biturbo pouvait avoir quelques options comme les sièges avants et arrières chauffants ainsi qu'un toit ouvrant électrique. A sa sortie les performances de la voiture étaient souvent comparées à celle d'une Ferrari Testarossa c'est peu dire ! Seul le prix les différenciaient ainsi que le volume, l'Alpina pouvant emmener 4 personnes à son bord. Dans cette catégorie très spécifique qui devenait tendance la réelle concurrence de l'Alpina était quelque peu réduite. L'Opel Omega revue et corrigée par Lotus (modèle présenté dans mon blog) était l'une d'entres elles. Rapidement il fallait se tourner vers des préparateurs comme AMG ou Brabus. Ce même Brabus qui propose une version dérivée de la Mercedes 500 E mais en 6.0 litres au lieu de 5.0 !  Avec 408 cv, il y avait matière à comparaison mais à un prix nettement supérieur (855 000 F), la Brabus évoluera ensuite pour atteindre 6.5 litres et 444cv.

La production de la B10 Biturbo était réalisée dans l'usine Alpina construite sur l'ancien site des machines à écrire. Les caisses et moteurs étaient acheminées depuis l'usine BMW. Les transformations étaient faites sur place et le montage était réalisé à la main. Une B10 Biturbo nécessitait environ une semaine à deux ouvriers pour sortir une voiture comme celle là.

Débutée en Août 1989, la production cessera en mars 1994 avec 507 exemplaires au compteur. En fait c'est contraint et forcé qu'Alpina devra cesser son modèle explosif. En effet BMW avait décidé de stopper la production de son mythique moteur nommé M30, bloc utilisé sur la Biturbo. De ce fait Alpina réserva les 50 derniers moteurs produits par la marque afin de satisfaire les dernières commandes des clients. Ces derniers exemplaires adopteront d'ailleurs quelques modifications esthétiques comme les nouveaux rétroviseurs affinés de la M5 version 1992 ainsi que l'airbag conducteur carrément disgracieux (photo). Alpina a conservé pour son compte l'ultime exemplaire produit. Du fait du volume relativement faible, la B10 Biturbo connaîtra une côte toujours élevée d'autant plus en France où son importation ne durera que 2 ans environ. Reste que comme tous les modèles préparés, certaines pièces mécaniques sont très coûteuses à remplacer au point de faire passer les pièces d'une M5 pour accessibles !

Pour ceux qui se demandent ce que la marque Alpina devient, sachez qu'à présent les véhicules sont quasiment tous assemblés directement sur les chaînes BMW (sauf commande très spéciale) ! C'est Alpina qui achemine ces éléments modifiés ou pièces spécifiques chez BMW. Malgré cette fusion de production, Alpina reste un constructeur indépendant et reconnu comme tel. La gamme s'articule autour de bon nombre de modèles dans les séries 3, 5, 6 ou 7 mais aussi avec une déclinaison du X3 nommé XD3 au succès insatisfait par les capacités de productions insuffisantes de la marque. Depuis quelques années, Alpina s'est penché sur les moteurs diesels de BMW et possède le titre de voiture diesel de série la plus rapide au monde avec 278 km/h pour 351 cv. L'interconnection est telle entre les deux marques, qu'Alpina peut travailler sur les nouveaux modèles BMW alors qu'ils ne sont encore qu'au stade d'études et de tests.Ce sont les fils de Burkard Bovenspiepen qui ont repris la destiné de cette belle entreprise qui compte à présent 220 salariés. La division Alpina Wein deuxième passion du père est toujours active dans le négoce de vin. En France après une interruption d'importation entre 1991 et 2010,  la commercialisation a été reprise par 6 concessions dont cellle qui assurait autrefois la distribution en exclusivité chez nous : le garage du Bac. Ce garage défraya la chronique en 1986 suite à un tour de périphérique parisien bouclé en 10 min 56 sur route ...ouverte, soit une moyenne de 195km/h avec des pointes à 250 notamment au niveau de la porte de Versailles. Le pilote était alors inconnu (et rapidement démasqué) mais le véhicule était surtout une Alpina B7 Turbo fournie par le garage du Bac dont le nom figurait en gros sur le pare brise. Le concessionnaire avait alors risqué le retrait pur et simple de son panneau BMW.    

En ayant marqué sa génération,la B10 Biturbo reste encore aujourd'hui le modèle le plus emblématique de la marque.

Valeur de transaction : de 18 000 à 25 000 €

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La phase 2 avec les nouveaux rétroviseurs :

 

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Ici une phase 1 :

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Et la 2 :

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La version avec Phase 2 avec Airbag et nouveaux rétroviseurs extérieurs :

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Un moteur en restauration :

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La molette magique pour la pression :

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L'ordinateur de bord sur la droite :

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La précédente génération B7 Turbo sur base E28 :

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Les origines de la marque dans les années 50 qui n'a rien à voir avec l'activité bien connue :

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Source Photo : Le Brocanteur du Dimanche - Machine à écrire Alpina 

 

La première génération d'Alpina B6 2.8 produite à partir de 1978 :

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photos internet

 

 

 

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