ASTON MARTIN CYGNET / 2011-2013

En prenant une voiture récente on peut logiquement penser qu'il est plus facile d'en croiser une. C'est logique.

Quand il s'agit d'une Aston Martin récente on se dit que oui mais sous réserve de fréquenter certains quartiers huppés, certains circuits voire certaines citées.

Quand il s'agit d'une Aston Cygnet ceux qui connaissent vont se dirent que ce n'est pas gagné et ils n'auront pas tord !

Pourtant une Aston neuve à moins de 40 000€ c'est cadeau ?!! Voici l'histoire de l'incroyable....embrouille de ce "jeune cygne" (traduction littérale) !

Lorsque Aston Martin proposait dans son catalogue des années 90 des DB7 6 cylindres en ligne avec des tableaux de bord de Ford Mondeo, tout le monde se disait qu'Aston n'était plus Aston. Lorsque les V12 sont revenus et que les intérieurs ont été revus et corrigés tout le monde a été rassuré. C'était sans compter 10 ans plus tard ce qui est à présent la verrue de la marque pour une sombre histoire écologique !

La réglementation européenne visait à instaurer aux constructeurs du vieux continent des moyennes des émissions de CO2 de 120 à 130g/km à échéance 2012. Bien évidemment avec ces V12 et V8, la marque anglaise avait une certaine surcharge pondérale en terme de pollution. Le patron de la marque réclamait même une prise en compte du kilométrage moyen parcouru par ces bolides pour calculer une réelle pollution. En tant qu'anciens élèves nous savons qu'avec des notes entre 15 et 20 la moyenne est élevée mais qu'un simple 4/20 peut la faire chuter très rapidement ! C'est sur ce principe qu'Aston décide de rechercher un petit véhicule à produire et à inclure dans sa moyenne afin de faire baisser sa moyenne de CO2 et d'être dans les clous de la commission européenne le tout en prétendant vouloir concurrencer les Smart et autre Mercedes Classe A. A ceux qui se demandent pourquoi Aston est plus concerné que Ferrari, Lamborghini ou Bentley ? En fait il était possible aux autres cconstructeurs de s'englober dans la masse de leur groupe. Ainsi les Ferrari et Maserati étaient compensées par les Fiat Panda et autres Punto ! Pour Aston, seul l'introduction d'un petit véhicule dans sa gamme était possible.

Pour autant la marque n'avait pa, fort logiquement, les moyens financiers de concevoir une citadine à elle toute seule et pas question de prendre n'importe quelle citadine de grande diffusion et au look commun. C'est finalement avec Toyota avec qui la marque entretient des relations amicales et respectueuses qu'un accord est signé. Non pas en reprenant l'Aygo qui est produite conjointement avec le groupe PSA (C1 et 107) mais en jetant son dévolu sur l'iQ. L'iQ c'est ce véhicule ultra court (2.99m) créé pour concurrencer la Smart Fortwo mais dans lequel Toyota a mis pleins d'astuces pour la ville à commencer par son rayon de braquage très impressionnant. Cette puce se veut donc "savante" d'où le nom iQ pour quotient intellectuel. Même son nombre de places est étonnant : 3 adultes et 1 enfant même si son homologation officielle est de 4 places ! C'est en fait la première au monde à mesurer moins de 3 mètres avec 4 occupants possibles. Disponible en essence et diesel, Aston n'a cependant pas poussé l'audace à prendre le 1.4D4-D de 90cv.

"Noblesse" oblige Aston a récupéré sans le retravailler le 4 cylindres essence de 1329 cm3 avec sa puissance phénoménale de 98cv ! Seul le régime de puissance maxi est digne de la marque avec 6000tr/min. Disponible en boîte 6 vitesses, la marque proposait une version à variateur contre 1455€  pendant que Toyota la commercialisait 1100€...Si chez Smart on a fait appel à Brabus pour dynamiser sa bête de course, on regrettera qu'Aston n'est pas fait de même, la Cygnet atteint quand même 170km/h ! Performances et comportement routier sont donc identiques que l'iQ VVT-i100 avec une préférence pour ma part à la boîte CVT à variateur qui est mieux adaptée pour la ville. Son effet dit de "mobylette" vous fera rapidement quitter l'évasion sur route pour revenir sur son terrain de jeu favori ! Moralité : le luxe sans puissance c'est possible !

En fait l'originalité de cette voiture est sa ligne extérieure anglo-japonaise et son intérieur cousu main. Calandre, feux boomerang capot, ailes avants avec prises d'air "maison" , bouclier arrière et feux retravaillés,les designers maison se sont employé à revoir totalement la copie, le but étant de l'identifier immédiatement à une Aston en s'inspirant de ces grandes soeurs. C'est donc tous les éléments amovibles qui ont été redessinés sans toucher à la structure. Bon soyons honnête, on y crois...presque pas. Pour en avoir vu une, on tombe plus dans le tuning de mauvais goût que dans la classe britannique.

L'intérieur est pour sa part totalement traité haut de gamme avec des matériaux nobles et personnalisables puisque tout est fait à la main. Cuir, Alcantara et chromes sont largement utilisés. Une pochette est même fixée face au passager afin de compenser l'abscence de boîte à gants ! En fait chaque centimètre carré est recouvert afin de tenter de faire oublier sa provenance. En effet, Toyota livrait les caisses qui étaient totalement démontées et reprises. A Aston d'assurer le montage du Lego pour la modique somme de ...38 250€. Une série Black et White suréquipée était même disponible de février à juillet 2011 pour 10 000€ de plus soit restez assis : 48 995€ et 50450€ en CVT ! A cela pouvait se rajouter certaines options dont la peinture qui pouvait être unique contre 4 310€ (si le choix des 25 teintes proposées est insuffisant) ou du cuir spécifique contre 5 060€. On pouvait avoir quelques exigences de look tel : des grilles de capot chromées (215€),des plaques de seuil Cygnet (280€) ou personnalisées (425€), un diffuseur arrière couleur caisse (215€) ou encore des coques de rétro chromées (425€). Bien sur pour les délicats qui ne supportent pas le cuir pleine fleur ou perforé (425€ pour la version à petits trous), lAlcantara était disponible pour 425€ également. Côté équipement technologique tout est repris de la Toyota y compris l'option GPS dont l'écran est fixé sur le tableau de bord tel un vulgaire accessoire.  

Un leurre, un trompe l'oeil, la Cygnet a fait un pchitt commercial. Initialement prévue pour être produite à partir de février 2011 à 4000 exemplaires par an et vendue seulement aux propriétaires d'Aston, elle est ouverte finalement au grand public à fort pouvoir d'achat mais... sans succès. Avec un CO2 de 116g/km (120 en CVT), on est loin des 300 à 400g des vraies Aston. Sur ce point l'objectif a été atteint et Bruxelles rassuré. Mais plutôt qu'une citadine, la marque n'aurait elle pas du s'orienter vers une compacte diesel plus performante au point où on en était ? Pour ceux qui pense carrément à la Mitsubishi électrique i-Miev, certe avec 0g la moyenne aurait encore dégringolée mais surtout un accord avait été déjà conclu avec PSA pour proposer les Citroen C-Zéro et Peugeot Ion. Enfin pas question de laisser un client Aston filer sans un bruit de moteur et risquer la panne sèche !
Toujours est il qu'après une présentation officielle discrète, la marque décidera de stopper le massacre dès 2013 après seulement 150 exemplaires produits ! L'iQ d'origine a arrêté sa commercialisation en Europe cette année. Il faut dire qu'avec 98 véhicules immatriculés sur janvier et février 2014 ce n'était guère réjouissant. Pas sûr d'ailleurs que le réseau sache qu'elle était toujours au catalogue...

Présentée en 2007 l'iQ a été dessinée par le bureau de design Toyota en France et est toujours commercialisée au Japon.

Une Cygnet a été achetée par l'ancien pilote Stirling Moss pour l'offrir à sa femme (immatriculée SM pour Susie Moss). Vous trouverez ce modèle unique ci-dessous puisqu'il est en Racing Green pour la teinte extérieure et intérieur cuir noir. 

Valeur de transaction : 30 000 à 35 000€ selon kilométrage.

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