MG X-POWER SV / 2004-2005

5 juillet 2015

MG marque feu anglaise pour Morris Garages, présente en 2002 la X-Power SV laquelle est etudiée sur et à partir du châssis de la De Tomaso Bigua devenue entre temps Mangusta (voir un de mes précédent billet). En effet quelques années plus tôt, alors que le projet De Tomaso peine à survivre, le propriétaire de l'époque effectue un rapprochement avec le groupe MG tout juste racheté par BMW. La Mangusta devient donc en 2001 le projet MG X80 sorte de coupé sportif dont le nez sera d'ailleurs repris pour donner l'avant du Roadster MG F. Compte tenu que la De Tomaso était homologuée pour le marché nord américain, l'objectif du groupe MG Rover est que le X80 exploite la situation pour faire entrer à son tour aux USA la marque dans le milieu du coupé sportif haut de gamme afin de concurrencer la Porsche 911, la Jaguar XK8 ou encore la Maserati 3200 GT. Néanmoins ce premier projet X80 est jugé trop fade tant esthétiquement que mécaniquement. C'est donc une société suédoise qui est alors en charge du développement dont l'objectif était de proposer à la production 2 versions avec une musclée et une super musclée et ce pour moins de 100 000 livres. Ce sera chose faite avec 65 000 et 83 000 livres pour les 2 projets de X-Power. Mais la voiture est techniquement compliquée à produire car basée sur un modèle déjà existant at avec une robe faite en fibre de carbone. Débutée en Angleterre, la caisse est expédiée en Italie pour afiner le chassis et poser tous les éléments de carrosserie. La voiture est ensuite ré-expédiée chez MG Rover pour être achevée mécaniquement et surtout intérieurement. Il faut dire qu'à la décharge du nouveau propriétaire, la De Tomaso du temps de sa production nécessitait pas moins de 6 entreprises pour sa fabrication.

Si la ligne et le look sont sans équivoques quant à ces objectifs, certains détails esthétiques de la X Power peuvent surprendre. Ainsi les feux avants sont issus des anciennes Fiat Punto et ceux arrières du fameux Coupé néo-rétro de l'époque de la même marque. Pour le reste, la fibre autorise des formes assez variées et même surgonflées donnant à l'ensemble un mélange de voiture à la fois racée et avec de curieuses rondeurs. L'apport d'un important aileron n'est pas que visuel. Disponible en option ,il est nécessaire pour la tenue de route et les performances de la voiture. Les écopes latérales sont destinées à faire respirer le V8 américain. Si l'extérieur possède un look indéniable, l'habitacle est beaucoup plus conventionnel et traité plutôt à l'économie. Point d'exubérence ni de pièces ou commodos réellement spécifiques puisque tout est issu de la grande production automobile du groupe afin de faire de nécessaires économies. Seule la présence d'Alcantara ou de cuir sur les sièges baquets associés au pédalier alu ou au volant Momo donnent un aspect sportif. La forme de la planche de bord est quelconque au point de sembler très classique. Les commodos des feux, essuies glaces et autres aérateurs et pendule proviennent des séries 25 et 75 avec la qualité d'assemblage de l'époque c'est à dire volontaire mais au viellissement hasardeux ...

Car côté moteur c'est donc le V8 4.6 litres d'origine Ford et emprunté à la Mustang qui a été logiquement repris à la De Tomaso Mangusta. Là aussi ce V8 déjà installé a été conservé au lieu sans tenter une adaptation du V8 3.5 litres Rover qui aurait forcemment été plus couteuse à réaliser. Pour mémoire ce moteur que Ford à l'origine ne voulait pas vendre a été adapté sur l'italienne car un rapprochement entre De Tomaso et l'australien Holden avait été effectué. Pour ne pas risquer de retrouver le V8 australien et donc derrière lui General Motors le principal concurrent américain de Ford, le V8 4.6 litre avait été adapté sur la Mangusta. Ce V8 avait été retravaillé par une société canadienne permettant ainsi de proposer 3 niveaux de puissances allant de 326 à 965cv (avec injection d'oxyde nitrique) en fonction de la destination finale de la voiture pour des cylindrées de 4.6 ou 5.0 litres atmosphériques ou à compresseur volumétrique. Le moteur est associé à la boîte à 5 rapports de marque américaine Tremec elle aussi reprise du précedent opus. Celà étant, Tremec est un grand spécialiste de la transmission et possède également une gamme de produits pour poids lourds, matériels agricoles ou militaires. Si elle peut atteindre 280 km/h dans sa version de route 4.6 litres, c'est bien les 200 mph soit 320 km/h qui sont visés pour la 5.0 litres de 465cv pour un 0-100 donné pour 5.1 secondes. Toutefois, la boîte s'avère être dure et la rigidité du châssis étonne plus qu'elle n' impressionne car la voiture s'avère être finalement assez lourde avec un peu plus d' 1.5 tonnes plombant ainsi ces reprises et les relances.

La X Power SV rentre enfin en production en 2004 et sera proposée en deux version. La SV avec le 4.6 litres de 326cv pour 100 000 € et la SV-R version 5.0 litres de 385cv pour environ 128 000€

Après quatre prototypes de mise au point (photos) c'est au final 82 X-Power qui ont été assemblées dont 42 en version SV-R de 385cv avec 9 en boîtes automatiques. Si la X-Power a principalement été construite en conduite à droite, un peu moins de 25 ont été des versions avec volant à gauche plus conforme pour l marché américain convoité. La SV était facturée alors 65 754 livres alors que la SV-R exigeait 82 950 livres. Une version à boîte automatique était également disponible uniquement en version R contre 84 950 livres. Il était possible de passer par la case options pour personnaliser ou améliorer l'auto. Esthétiquement le choix des couleurs, des teintes des prises d'air latérales, de la couleur des jantes, de la présence plus ou moins partielle de cuir ou d'Alcantara etait possible tout comme des coques carbone pour les sièges Recaro ( à 2900 livres). Intérieurement la climatisation était en option à 2000 livres tout comme le choix de la sono. Enfin techniquement l'échappement pouvait être retravaillé pour augmenter de 20cv la puissance du V8 contre 1600 livres ou la sonorité (105 décibels) contre 1200 livres.

Destinée à dynamiser et surtout relancer la marque MG en Europe et outre Atlantique, les prix de ventes prohibitifs et la production très réduite faute d'image et donc de clients auront le dernier mot sur la voiture mais aussi de la marque partie depuis en Chine suite à la mise en faillite du groupe MG Rover. Durant cette période la marque MG était également engagée, sur des châssis Lola, dans le championnat d'endurance qui passait par les 24h du Mans mais aussi par les Etats-Unis

En 2007, un descendant de la famille Riley (marque ayant appartenue à Rover) estimant être légitime pour reprendre la voiture à son compte relance la production. Proposées à 75 000 et 90 000 livres pour la version X Power-WR de 547 chevaux, l'aventure s'achève au bout de 7 exemplaires et avec un procès que le nouveau propriétaire chinois de la marque gagnera en 2010 estimant logiquement que la X-Power faisait partie intégralement du groupe qu'elle avait racheté.

Valeur de transaction : si l'estimation table sur 40 à 45 000€, certaines sont à vendre entre 65 et 70 000€ sur le net