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  • Passionné d'auto, mon blog souhaite refaire la lumière avec intérêt sur des modèles oubliés ou méconnus de la production automobile. Un clin d'œil sur des véhicules boudés voir presque inconnus sur le web. Le copié collé n'a ici pas sa place !
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19 juillet 2015

MAYBACH 62 / 2002-2013

Maybach voilà une marque qui à sa re-sortie n'interpella que les connaisseurs de l'histoire automobile ou les "très" anciens qui l'ont connu encore en activité. Le retour de Maybach au XXI ème siècle c'est un peu comme la chronique d'un échec annoncé... Petit retour historique pour comprendre qui est cette marque et pourquoi c'est la marque Mercedes qui l'a ressortie.

Wilhelm Maybach est un motoriste dans l'âme et travaille à partir de 1865 sur tous les premiers moteurs thermiques avec un certain...Gottlieb Daimler alors même que tous deux sont employés de la société Deutz. Cette proximité va se transformer en association par la volonté d'être tous les deux indépendants en 1894 pour produire et développer leurs propres créations. Daimler décède en 1900 à 66 ans (Maybach a 54 ans) et c'est son fils, un de ces 6 enfants qui reprend les rennes et en profite pour réorganiser la société et surtout revoir son organigramme. Contrarié par sa nouvelle place dans la structure, Maybach démissionne en claquant la porte, suite à la sortie du moteur de 70cv en 1906. Il s'interresse alors de près à un autre domaine : la motorisation des dirigeables en pleine expansion et se rapproche d'un certain Ferdinan Von Zeppelin. Rapidement il devient le principal fournisseur de moteurs au point d'obtenir finalement l'exclusivité de tous les dirigeables de la marque allemande. Après 1918, le traité de Versailles interdit à l'Allemagne de fabriquer des dirigeables qui ont été très impliqués dans le premier conflit mondial. C'est alors que Maybach se tourne vers l'automobile et que la marque Maybach Motorenbau crée avant le rapprochement avec Zeppelin appose sur des calandres le fameux logo au double "M". L'objectif est alors de concevoir et produire des modèles très hauts de gamme et à forte cylindrée en concurrence directe du britannique Rolls Royce. C'est ce qui se fera de père en fils puisqu'au décès de Wilhelm en 1929, c'est le fils Karl, resté jusque là dans l'ombre, qui prend le relais. La production atteindra son apogée avec le modèle Zeppelin reprenant tout l'univers de première classe qu'il y avait dans les dirigeables civils voués aux voyages, et avec une production manuelle qui atteindra 1800 exemplaire en 1941 avant de devoir changer à nouveau de registre.

En effet en pleine seconde guerre, la marque doit fournir des moteurs devant s'adapter aux chars. Ainsi Panzer et Tigres ont été souvent équipés de moteurs Maybach jugés fiables performants et endurants. D'ailleurs à la fin de la guerre, Maybach préparait un moteur de 900cv... La fin du conflit verra la marque sombrer rapidement en vivotant sans pouvoir relancer la production automobile et jusqu'à tomber dans le giron du groupe Mercedes Benz qui racheta la marque en 1960 pour la mettre alors en sommeil prolongé pour une durée alors indéterminée.

Nous voilà au Salon de Tokyo en 1997, soit quelques années après que Mercedes ai raté deux rachats. En effet Rolls Royce et Bentley, en difficultés et disponibles alors sur le marché sont passés sous pavillon germanique avec BMW et Volkswagen comme nouveaux propriétaires. C'est donc suite à celà et pour être présent sur ce créneau haute couture que Mercedes décide de ressortir cette marque des cartons et de lui redonner vie après un bref mais prestigieux passé durant les années 20 à 30. Le défi est de taille ! Pour certains, n'ayons pas peur de dire la majorité des quidams, cette marque est purement et simplement inconnue et n'évoque rien. Pour les autres, connaisseurs, collectionneurs ou à présent très "anciens", c'est du prestige et un style et époque aujourd'hui totalement révolu. Bref la tache marketing est immense pour faire découvrir ou redécouvrir cette marque que Mercedes souhaite mythique tout en prenant bien soin d'éviter le côté militaire des dirigeables et la fournitures de moteurs de chars durant la dernière guerre. Exploiter l'histoire sans désservir la marque est un travail d'équilibriste ! La veille Maybach Motorenbau devient pour l'occasion Maybach Manufactur pour permettre à la marque de conserver et réexploiter le logo au double M. Toutefois sur le stand Mercedes de 1997, si le concept Maybach est présenté c'est bien l'étoile Mercedes qui orne le capot (photo). A  l'annonce du lancement l'attente est importante et l'on s'attend bien à des produits certe liés au groupe Daimler-Chrysler mais qui restent exclusifs ne ressemblant en rien à quelque chose d'existant le tout avec la petite touche de nostalgie qui va bien, un peu comme l'a fait VW pour Bugatti avec sa calandre en forme de clin d'oeil historique. Le modèle définitif Maybach est finalement présenté en 2002 avec cette fois ci le blason au double M.

Fidèle à la tradition de la marque, le modèle proposé ou plus exactement les deux versions sont nommées par des chiffres en référence à ce qui se faisait lors des années folles (pas de noms communs) mais aussi en référence à leur longueur en décimètres : 59 pour la version courte et donc 62 pour celle qui nous intéresse pour la version longue et qui fait 6.17 mètres ! Luxe ultime, perfection technique, démence des proportions, motorisation surpuissante : le coktail s'annonce explosif ! Les "anglaises" alors vieillissantes mais quelque part intemporelles peuvent transpirer et n'ont qu'à bien se tenir ! Daimler Chrysler est bien décidé à empiéter sur les marques les plus prestigieuses du monde et fournir des produits sur mesure aux émirs et autres têtes couronnées planétaires là où le pouvoir d'achat est sans limites. Mercedes annonce même que pour sa Maybach 2 millions de combinaisons sont possibles permettant à la voiture d'être unique.  Loin du classicisme des lignes britanniques d'alors, Maybach oppose une ligne conventionnelle où confort, habitabilité arrière record et sophistication à outrance sont intimement liés. Nous sommes en 2002, et des équipements aujourd'hui communs étaient à l'époque révolutionnaires et réservés uniquement à l'éllite. Citons le démarrage sans clé, la navigation à reconnaissance vocale, le régulateur intelligent ralentissant automatiquement si un obstacle est repéré (3750€), un système de freinage très élaboré maniant efficacité et douceur ou encore la suspension pneumatique de dernière génération qui contrôle l'effet de plongée au freinage et qui abaisse la hauteur de caisse passé 140 km/h par soucis....d'économie de carburant !! L'habitacle ne laisse rien au hasard sur le plan du confort et de la technologie embarquée. Si les places avants sont d'un confort exceptionnel, c'est bien à l'arrière que les occupants sont les plus choyés et que la Maybach prend toute sa dimension. Les fauteuils sont de véritables couchettes dignes des Classes Business des meilleurs compagnies aérienne, intégrant la ceinture de sécurité et qui cachent sous le cuir parfois unique sélectionné par le client, pas moins de 7 moteurs de réglages avec fonctions massante, ventilation réfrigérante ou voir chauffante suivant  la saison. Face à ce fauteuil la tablette aviation amovible faite de bois précieux permet de lire sa revue préférée en ajustant l'éclairage individuel. Pour les férus de multimédia, on avait droit à de la sono 600 W digne de ce nom avec 21 hp, des écrans 16/9 de grande dimension sont disposés sur les dossiers des sièges avants le tout avec le lecteur dvd, la réception de télévision, des casques sans fils, un chargeur de cd et aussi 2 téléphones sans fils. Pour ce qui est des flûtes à champagne, elles étaient facturées 1450 €. Bref de quoi passer le temps en étant coupé du monde puisque même l'option interphone avant / arrière etait disponible (1450€), la voiture pouvant même recevoir également un module solaire pour la ventilation de l'habitacle contre 2450€. La 62 est donc la version longue et possède également la particularité par rapport à la "simple" version courte 57 de proposer une cloison vitrée entre les places avants et arrières dont l'opacité est contrôlée électroniquement grace à un verre electrochrome à 35 500€...ainsi qu'un toit électrochromatique en verre avec pour vocation de changer la couleur du ciel de toit contre 17350 €.

 Sous le capot,le V12 5.5 litres Mercedes est retravaillé et gavé par deux turbocompresseurs afin d'offrir 550cv et des performances décentes à l'auto. Avec son poids de 2.7 tonnes, il faut fournir puissance et souplesse au moteur. Le couple de 899Nm disponible de 2300 à 3000 tr/min est là pour ça. Avec 250km/h en pointe limités électroniquement, elle affiche des performances digne de son image et son rang relayé par un réservoir d'essence porté à 110 litres afin d'offrir une autonomie respectable. On retrouve extérieurement des phares bi-xénons là aussi très rares dans la production automobile.Mieux : les feux arrières sont équipés de 264 diodes une technologie très coûteuse en 2002. L'évolution AMG de la version "S" verra la puissance portée à 612cv pour 6.0 litres ce qui ne changera pas la donne même si le couple passe à 1000Nm de 2000 à 4000 tours fournissant alors de 285 à 570cv. Le 0-100 km/h est annoncé en 5 secondes contre 5.2 auparavant et la vitesse de pointe peut atteindre 275 km/h.

Sans complexes, la 62 sera affichée à ...435 000€  et passera même à 529 000 € pour la 62 S !  Pourtant à ce tarif, la Maybach ressemble étroitement à une Classe S dont elle reprend le châssis. Si le Design est l'oeuvre d'un français, il souffre terriblement et ne s'éloigne pas vraiment de la ligne de la grosse Mercedes ce qui causera l'essentiel de la mévente du produit. Si le blindage respecte la ligne, il sera facturé 180 000€. Au delà de quelques détails techniques comme les feux xénon que les concurrents comme BMW ou Audi proposent déjà directionnels, c'est bien la ligne générale de la voiture qui marque les esprits. C'est une Classe S revisitée avec cuir pleine fleur, nubuck et bois massif à outrance mais que certains diront "tunée" pour 400 000€ de plus. Dès lors la commercialisation est rapidement délicate. Prévue initialement sur un volume de 1500 à 2000 unités annuelles dont 50% aux Etats-Unis, les ventes termineront dans une fourchette de 150 à 200 voitures par an ! En cause la ligne bien sûr, trop proche de la Classe S, on est loin de nouvelles lignes des marques britanniques visées. Certains la compareront même à une Rover 75 rallongée ! Rien qu'aux USA, les ventes annuelles atteignent le niveau de plus ou moins 200 véhicules par an, plutôt moins que plus d'ailleurs pour terminer sur 66 exemplaires en 2009, 63 en 2010, 16 en 2011 et 19 en 2012 ! Au coeur de ces années de production Mercedes produit par exemple 317 exemplaires en 2008. Au total 1622 Maybach seront seulement vendues aux Etats-Unis. En France, sauf erreur, seuls 15 exemplaires seront vendus et immatriculés. En fait il semble que si 15 véhicules étaient vendus en moyenne par an, ils n'étaient pas immatriculés ensuite en France.... . Le siège du groupe allemand a même du, au passage, racheter une bonne partie de ces succursales de son réseau de distribution implanté aux USA en lourd déficit pour les fermer tout simplement.  Daimler décidera, dans la foulée, d'arrêter le programme Maybach,consciente de son échec sur le très haut de gamme. Le groupe réoriente fin 2014 sa marque de luxe en la proposant sur sa nouvelle Classe S en tant que préparation exclusive et ultra luxueuse. Comparable aux propositions de hait de gamme de personnalisation dites "Exclusives" ou "Exécutives" des marque BMW ou Audi, on est très loin de l'objectif initial visant à "mater" Rolls Royce ou Bentley. Triste fin puisque même si la Maybach avait eu le succès espéré, la remplaçante aurait été très coûteuse à concevoir pour se remettre à niveau en interne et face à la concurrence.

 

La version 62 Landaulet est la version découvrable dérivé du landau commun que nous connaissons c'est à dire avec un système en toile découvrable. Sur l'automobile de prestige, les places avants restent couvertes et l'arrière peut être découvert. Disponible sur les versions hyper haut de gamme, cette Maybach (photo) était proposée contre 1 350 000€.

Un autre clin d'oeil en vain a été tenté en 2009, il s'agissait d'une finission haute et exclusive dénommée Zeppelin. Equipée et préparée spécialement, elle était basée sur la 62 S avec la puissance du V12 qui était même portée à 632 cv et pour un prix à 473 000€ !

Le seul coup d'éclat de Maybach arrivera en 2005 via un fabricant de pneus Fulda propriété de Goodyear. En mémoire aux essais réalisés par Monsieur Maybach en 1938, le manufacturier redemande à la marque de faire des tests haute vitesse. Un concept car est présenté sous le nom d'Exelero. Ce coupé au style enfin très personnel a été mesuré à 351.4 km/h grâce au V12 6.0 litres biturbo de 700cv et ce malgré son poids de 2.7 tonnes. L'étude de style très personnel ne sera malheureusement pas reprise sur un modèle de série.

En résumé loin d'une marque comme Bugatti aux produits totalement exclusifs, Maybach fut plutôt traitée comme une "Abarth" ( c'est une image bien sur..), une autre marque sortie des cartons, c'est à dire une Fiat certes préparée mais juste rebadgée, et va finir comme une "simple" finition à l'instar de Laurin et Klément chez Skoda dont la marque historique a été reprise en tant que finition haute de la marque Tchèque (autre image). Il en faut bien plus pour défier des marques comme Rolls Royce ou Bentley qui ont été très habilement remises sur orbite.Il ne suffit pas de créer la meilleure marque au monde pour trôner au sommet, l'image de marque est crutiale.

La plaque constructeur apposée au même endroit que les Mercedes (pied milieu droit) est sans équivoques. La forme et le graphisme sont identiques aux soeurs à l'étoile. Mieux : si il est bien indiqué Maybach sur la plaque, le numéro de série commence par WDB....soit Daimler Benz et se poursuit par 240 soit la série interne de la caisse W240 à traduire par Classe S de l'époque. Il ne s'agit donc pas d'une marque à part entière ! (photo)

Valeur de transaction : environ 150 à 160 000€ tout dépendant de l'état, du kilométrage mais aussi de l'équipement très exclusif voir du blindage.

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La planche de bord de la Classe S purement et simplement remise aux couleurs Maybach. A noter la mini boîte à gant à droite du combiné gps qui accueille en fait un combiné téléphonique.:

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L'espace arrière VIP où le luxe prend toute sa dimension :

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Le rappel des blocs compteurs implantés à l'arrière dans le pavillon : 

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Le toit électrochromatique renfermant les cristaux liquides permettant de changer les teintes intérieures du ciel de toit :

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La plaque constructeur semblable aux initiales Mercedes avec le chassis "DB" Daimler Benz :

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Le concept Maybach de 1997 :

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Une Maybach des 30 glorieuses :

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Le concept Exelero :

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 photos en partie internet

 

 

 

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